Il y’a plusieurs mois, nous avons dévoilé la partie 1 (ICI) des 20 vérités sur le showbizz au Cameroun. Nous sommes certains que nombreux s’y sont retrouvés et/ou avaient eu à faire les mêmes remarques. N’ayant abordé que 10 points dans la partie numéro Uno, nous venons par le biais de cet article compléter avec les 10 autres points. Nous espérons de ce pas que d’aucuns se mettront sur le pas; nous le faisons pour la culture, pour l’industrie musicale Camerounaise qui aspire à quelque chose de plus grand.
1- 90% d’artistes ne connaissent pas l’histoire de la musique Camerounaise, ou du Hip-hop Kamer et d’ailleurs et la plupart n’en sont pas gênés.
C’est assez déplorable, se lancer dans un domaine et émerger sans même connaitre sa génèse. C’est le cas de plusieurs artistes camerounais, surtout ceux de la nouvelle génération. D’où vient l’Afropop? qui en sont les pères fondateurs? Le mouvement Rap est venu d’où? Qui sont les premiers rappeurs camerounais? bref, telles sont les questions auxquelles plusieurs pratiquants ne sauraient répondre. Sinon, cette remarque ne se limite pas qu’à la musique camerounaise. Nombreux sont ces artistes de part et d’autres du monde qui ignorent aussi l’histoire de la musique dans leur pays. C’est une honte! Un peu comme le citoyen d’un pays qui ignore les différents présidents qui ont eu a gouverner sa patrie. Sur ce, j’invite tous les artistes à mieux s’édifier sur l’histoire musicale de leur pays.
2. La plupart des artistes n’ont pas encore d’habitation à eux
Ah oui oui, surtout ces artistes mainstream qui topent parfois les classements pendant des années . Le problème vient t’il du gouvernement ou de leur façon de gérer les entrées financières qu’ils se font en exerçant leur art? Compte tenu du fait que nous voyons régulièrement plusieurs artistes représenter des marques, être constamment bookés, voyager, etc… c’est bizarre de remarquer que ces derniers n’arrivent même pas à se loger d’eux même. Nombreux vivent sous le toit des parents, ou proches. Cela veut-il dire que les artistes des pays voisins tels que le Togo, la Côte d’ivoire, Le Nigeria, etc… savent mieux partitionner leur revenus que les nôtres ou que tout ce que nos frères nous montrent chaque fois comme acquisition là c’est le mongshung?
3. La plupart des managers ne s’intéressent qu’aux opportunités ponctuelles et ont pour premier rôle de négocier et de toucher le cachet
Les managers qui sont censés édifier leurs artistes sur les bienfaits des partenariats ou relations professionnelles à long termes sont ceux là qui les poussent presque au dépourvu en s’attardant sur des opportunités ponctuelles ne rapportant pas trop grands choses sur le coup. Problème de manque de patience, on veut manger là là avant de chercher la nourriture de demain. Pourtant un marché qui pouvait leur faire rentabiliser sur le long terme encore et encore s’ils avaient gardé patience, crus au projet. En gros, ils ne savent pas flairer de belles opportunités. Aussi, leurs rôles sont dans la plupart des équipes réduit à négocier et toucher le cachet. Dans d’autres pays, on les aurait simplement appelé des agents car le rôle d’un manager va bien au delà de négocier et toucher les cachets. Bref, chers managers essayez de vous édifier par rapport à vos réelles responsabilités dans la vie d’un artiste.
4. 90% des artistes n’appartiennent pas à une association légale ou professionnelle de musique.
Imaginez un peu un avocat qui n’appartient pas au barreau, ou un parent n’appartenant pas à l’association des parents d’élèves de l’école de son enfant. Bref comme vous l’avez lu au titre de ce numéro, 99% d’artistes n’appartiennent pas à une association légale ou professionnelle de musique pourtant ça devait améliorer une certaine solidarité entre les artistes, et faire en sorte que chacun ait un bon statut légal d’artiste. Sinon, il existe bien évidemment certaines de ces associations au Cameroun comme par exemple le MACICA (Mouvement des Auteurs, Compositeurs et Interprètes du Cameroun) auquel des artistes tels que Eko Roosvelt (Président d’honneur), Isnebo, Atango de Manadjama, Takam II, Dynastie le Tigre,Ledoux Marcellin, l’association des bassistes du Cameroun, et quelques autres appartiennent. Bien évidemment, si aucune des actuelles n’intéressent les artistes urbains, ils peuvent en monter une.
5. À peine 5% des artistes de musique au Cameroun font la musique à plein temps
Rares sont ceux là qui décident de laisser tout pour se consacrer uniquement à la musique. Cela est généralement observé lorsque ces derniers n’ont pas encore eu une chanson à buzz. Comme quoi ils trouvent le business via lequel ils aimeraient gagner très risqué; ce qui est normal puisque tous les business le sont. Pourtant s’ils s’y investissaient et ne voulaient pas juste faire des chansons à buzz ça serait à leur avantage. Se construire une carrière et façonner un bon plan pour le long terme. Venir s’installer quand le buzz est là et déménager du coin lorsque le buzz s’en va c’est ce que la plupart passe le temps à faire. Qui ne risque rien n’a rien.
6. 98% d’artistes Camerounais font de la musique d’influence.
Quand un style de song fait mal, tous les autres vont vouloir faire des chansons similaires en croyant que ça va à tout prix aussi marcher. Même si par exemple quelqu’un est bon dans le Slam, dès que plusieurs chansons en mode afropop font la une, il va changer direct sa direction artistique. Est ce que c’est alors bien de se dénaturer ainsi? Tendance du marché oblige?
7. Les meilleurs chanteurs et chanteuses sont sous-promus et peu exposés
Il y’a qu’à voir les artistes qui sont au top. Si ce ne sont pas des rigolos qui par hasard leur heure de gloire a résonné, ce sont des artistes incapables de reproduire sur scène leurs propres chansons. Cependant, De très bons chanteurs continuent à chanter leurs tripes et cordes vocales sans que des yeux ne se posent sur eux. Cela fait s’interroger sachant que tout artiste aimerait que le monde connaisse de quoi il est capable: Est ce la faute au public? Est ce leur faute à eux car ils ne s’investissent pas peut-être dans leur propre comm? Est-ce la faute à papa Biya? Est-ce que … Est-ce …
8. Le 1er moyen de comm utilisé par les artistes, c’est les réseaux sociaux
Avec l’avalanche du digital, plusieurs personnes oublient presque que la comm traditionnelle ( radio, télévision, …) garde une bonne place dans la promotion de leurs travaux. Généralement aussi, ils confondent le Digital qui est à large spectre aux réseaux sociaux qui sont juste une portion dans le digital. Ils s’habituent de plus en plus à sortir un song et ne faire la comm qu’uniquement sur Facebook. Ils ne pensent même pas à être référencé sur le web. Du coup si tu pars sur google et tape leurs noms, google va te regarder étonné.
9. 99% d’artistes négligent le branding
Plusieurs ignorent qu’en devenant artiste ils sont supposés se positionner comme un produit, une marque. Pour cela améliorer ou avoir une image impeccable aux yeux du public en ligne et hors ligne est très important, car l’image que vous refléter compte même plus que votre musique, d’où le branding. Grâce au branding, l’artiste optimisera son influence auprès de sa cible. Peut-être vous ne le savez pas mais il y’a même encore certains qui ne possèdent aucune photo professionnelle, n’en parlons même pas d’un press-book. Chaque détail compte: Votre bio et votre histoire, Votre message et votre vision, Votre présence en ligne, Votre identité visuelle, Votre musique et vos paroles…
10. La plupart des fans d’artistes camers sont infidèles, pas très loyaux ,et trop avares (ils achètent difficilement un billet de concert, un album original…)
Les fans pensaient qu’on allait seulement tirer sur les artistes. LOL. Mais sincèrement, même les consommateurs de musique au Cameroun sont aussi une grosse boulette qui mérite de se remettre en question. Ils ne sont pas souvent très loyaux car à la moindre baisse de niveau de l’artiste, ou à une absence un peu longue sur la scène musicale ils insultent celui-ci et vont directement vers un autre; voilà comment l’infidélité commence. Au lieu de soutenir et critiquer de la bonne façon pour aider l’artiste dans ses choix. Acheter alors un ticket de concert ou un album original ou encore un gadget customizé par l’artiste pour se faire un peu d’entrées est un problème. Ils veulent toujours que l’artiste leur donne tout à cadeau après ils sont surpris et clashent l’artiste qu’il a les mêmes vêtements dans chaque clip, qu’il n’a pas de voiture , qu’il habite encore chez ses parents, etc…
Dans une industrie où toutes les vérités sont des tares, nous continuons à vivement espérer que chaque maillon de cette industrie s’applique et s’implique dorénavant pour un rayonnement palpable et observable à vue d’œil.
Si vous souhaitez lire la première partie énumérant d’autres vérités du showbizz camerounais, cliquez ICI