NB : Que mes écrits ne soient pas pris pour haine. Avant tout je reconnais l’effort fait par nos jeunes artistes et je tiens bien compte du contexte socio-musical.
Ils ont toujours pour prétexte que c’est de l’ironie. Ils ont toujours pour prétexte que c’est le reflet de la société. Ils ont toujours pour prétexte que c’est ce que les gens aiment. Pire! Ils prétendent très souvent que c’est pour passer des messages positifs aux jeunes qui les écoutent. Mon oeil!
Je ne suis pas venu faire la leçon, mais comme on le sait! Le débat est permis et un avis pertinent en vaut toujours la peine. Il y a une théorie en communication appelée le modèle de lasswell. C’est sur elle que repose la plupart des grands travaux du journalisme et de la comm au 20 e siècle. La théorie des 5Q ou en anglais des 5W. Qui? Dit quoi? A qui? Par quel Canal ? et avec quels effets? Voilà cinq questions que nous devons toujours nous poser ces cinq questions. Vous verrez que votre perception changera.
Je n’ai jamais dit de ne pas écouter Maahlox, Mani bella, Kiff no beat, Damso, les chansons sexuelles de Lady ponce, du sale de Jovi, du booba, la sauce de Reniss. C’est d’ailleurs fou comme les américains nous ont trompé. Bref! Je n’ai jamais dit de ne pas écouter du Z-tra. Par contre, j’ai toujours prescrit mon analyse sur les effets de ces registres qui mettent en exergue les valeurs obscènes et légères. Ces musiques qui détournent.
Parlons de Z-tra
Il serait malhonnête de nier que sur le plan de la popularité locale, Z-tra a vite évoluée en se faisant un nom sur la scène féminine. Par contre, c’est aussi indéniable que cette dernière a musicalement involuée. Poupée verte, la fille qui chante à haute voix sa manière de percevoir les hommes, de s’ériger comme une vendeuse de sex appeal. La fille qui veut prendre le pouvoir devant l’homme. De quel pouvoir parle t’on ?
Durant une conférence de presse offerte dernièrement, Z-tra a présenté son nouveau single « Sassayé » produit désormais sous le label Bella music. C’était l’occasion de bien comprendre la rupture avec Dexther (son ancien manager), mais aussi parler d’elle. En effet, si on l’a connu avec « Ztra peut », cette dernière fait à la base du dance hall et non de l’afro trap. Ses deux premiers singles n’avaient pas marché. Elle s’est très vite convertie, flasher, choquer, voilà désormais ses mots d’ordre. C’est d’ailleurs drôle parce qu’elle ne reste plus sans la couleur verte sur ses cheveux. C’est comment? Il faut tchop non.
Aujourd’hui adulée par des jeunes filles, elle représente la fille camerounaise libertine et téméraire et sans dignité. Capable de changer d’homme du jour au lendemain sous la condition du matériel. Je n’ai rien inventé. C’est ce qu’elle vante dans sa musique. Je suis juste heurté comme certains lorsqu’elle dit qu’elle montre aux jeunes comment prendre le pouvoir. En prenant comme référence un extrait de son morceau « C’est comment » qui dit « Pour une bière un morceau de porc, tu veux me tuer ». Oui Z-tra répondait ainsi à une question lors de la conférence. En rajoutant je cite « Quand je dis cela c’est pour qu’elles se vendent cher devant les hommes ». Un autre ajout « Il ne faut pas prendre mes paroles au premier degré, c’est de l’ironie ». Lol! On ne se moque de celui qui accepte. ça fait tellement penser à Maahlox. Elle suit d’ailleurs copieusement les pas de ce dernier
Le théorie des 5Q: application sur le cas Z-TRA
DÉCRYPTAGE
Qui? Le profil : Artiste (Influencer).
Ztra ne joue qu’une rôle et c’est ce que ceux qui s’emballent dans sa musique ne savent pas. En effet cette fille aux allures déjantées n’est qu’une image commerciale destinée à séduire à tout prix. L’image de la poupée verte, femme « panthère », sex appeal fortement exposé.
Dit quoi? Message/ Code
Son champ lexical tourne autour du sexe, la facilité, la légèreté, l’absence de dignité féminine, la dépravation, l’escroquerie, la vulgarité. Elle le fait d’ailleurs dans un langage accessible à tout camerounais ancré.
Extraits :
« Je bock la moto sans calé, Je jongle ton gars comme le ballon… Les petites miettes que tu me donnes, tu crois que je vis sur ça…Vois le chaud gars, sappé, cylindré ça c’est mon genre » ____ ZTRA PEUT
« C’est ma part, si je veux le sassayé, donc ça te plaît,faut venir me faire le sassayé. Tu as ta part, fais aussi ton sassayé… garde ton sentiment pour toi c’est le cash qui djoss »___SASSAYE
A qui? Cible ( des jeunes pour la plupart 05 à 25 ans)
Comme vous devez le savoir, l’age naturel correspond très souvent à un niveau psychologique (qui n’est pas forcément standard). Les plus matures ne perçoivent les messages de la même façon que les cadets. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle dans certains pays, il y’a une régulation des programmes destiné aux enfants. Z-tra offre sa musique à un public relativement loin de la maturité psychologique.
Par quel canal? La musique( Afro trap, musique du bar)
La musique est l’un des plus grands moyens de corruption psychologique et physionomique de l’être humain. Les notes produites, l’exécution qu’elles commandent ont tendance à influencer et pousser à agir implicitement. Elle joue sur les affects, et peut subliminalement emporter sans qu’on ne s’en rende compte. On a de quoi danser, ou de quoi s’évader, alors on se laisse corrompre. Elle peut ainsi être porteuse de positivité comme de négativisme. Les médias aussi ont leur rôle, car plus on est exposé à un type de musique, plus on se contente à accepter ce qui est diffusé au quotidien. On y écoute du Z-tra, pareil dans nos bars dans les quartiers.
Avec quels effets ?
De façon directe, lorsqu’on écoute Ztra, on se fit d’abord au rythme. C’est du stimulus- réponse. Pour la plupart, dès que ça danse, ça accroche, puis on passe aux paroles qui sont plein de gimmick et de vannes, ce duo permet de faire adhérer implicitement. Puis on se met à la répétition des paroles et on passe à l’agissement commandé. On partage les valeurs prônées par la chanson, on les ancre et on les vit. C’est comme cela que l’image de Z-tra se construit dans notre imaginaire et on se projette sur elle. Imaginez donc votre petite sœur de 10 ou 15 ans qui l’a pour idole. Votre petit frère qui sait désormais que avec de l’argent il peut se taper toutes les filles dont les cuisses brillent.
Le pire c’est que la musique est tellement ancrée dans nos moeurs qu’elle agit facilement sur notre quotidien. Dans les médias, dans son casque, dans les rues, dans les spectacles. On écoute en boucle « C’est ma part, si je veux le sassayé, donc ça te plaît,faut venir me faire le sassayé. Tu as ta part, fais aussi ton sassayé… » Croyez-le! cela impacte implicitement, ça grandit dans les cerveaux et on en fait nos valeurs. C’est comme ça qu’à des époques, le dirty rock ,le hiphop sale ont été répandus et les conséquences sociales sont perçues jusqu’à nos jours. Regardez comment ils vivent là-bas chez eux!!
La musique est bonne pour l’homme, nécessaire, mais aussi très dangereuse. Je sais que ça ne vous fera pas changer car chacun fait ce qu’il veut. Mais attention! Sachons choisir ce qu’on écoute s’il n’y a pas de responsabilité de la part des artistes … Et de grâce, ne laissez pas un artiste toucher votre subconscient en vous disant qu’il vous apporte un message positif.
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