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Dariche Nehdi : Mieux vaut préparer une carrière pendant 10 ans et en vivre toute sa vie, que de buzzer pendant un an

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Salut Dariche

  1. Peux-tu nous faire une brève présentation de ta personne ?

Bonjour frangin ; succinctement je suis Dariche Nehdi, web journaliste, Rédacteur en chef de www.culturebene.com, mondoblogueur Rfi, créateur du mouvement #BidoungChallenge qui a fait le tour de la planète, j’ai été animateur pendant plusieurs années (Radio campus Université de Dschang, Radio Environnement à Yaoundé, Kora Fm à Yaoundé et Mo Radio Yaoundé). Aujourd’hui CEO de DN Entertainment, co-founder de pas mal de médias en ligne et à mes temps perdus promoteur culturel voire manager.

  1. Ça fait longtemps que tu es au cœur du mouvement culturel Camerounais. Quel est ton regard sur son évolution du showbizz 237 de 2010 à aujourd’hui ?

Disons que je suis fasciné et très fier de son élévation, bien qu’il reste beaucoup à faire. Si on assiste à ce résultat aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu des piliers et passionnés hier dont on ne saurait renier l’apport ; c’est également grâce à NOTRE implication à tous en termes d’accompagnement au quotidien. Des labels, blogueurs, DJs taffent de plus en plus dur et les artistes se professionnalisent progressivement. Ceci dit, de 2010 à nos jours, plusieurs pas ont été marqués, sanctionnant au passage des Prix continentaux et internationaux notamment les MAMA, AFRIMA,  DISQUE D’OR, KUNDE, pour ne citer que ceux là. De très grosses collaborations à l’échelle mondiale, des tournées dans le monde à n’en plus finir, et un peu plus d’argent dans les caisses qu’avant. Cependant, nos artistes ne doivent pas perdre de vue qu’une solidarité entre eux aiderait à booster d’avantage les choses ; sinon, le Showbizz237 se porte de mieux en mieux.

Dariche et le groupe X-maleya
  1. La musique Camerounaise connait aujourd’hui une nouvelle dynamique, avec de nouveaux artistes. Ayant collaboré avec la plupart d’eux, que penses-tu de la communication bâtie autour de ceux-ci ?    

Beaucoup demeurent nostalgiques de cette époque où les musiques camerounaises, notamment le Makossa, s’exportaient véritablement et faisaient la fierté de notre culture ; aujourd’hui, on vit une nouvelle ère et l’avènement des réseaux sociaux bien que facilitant un certain nombre de choses, requiert tout aussi une efficacité certaine et la parfaite maitrise de ses stratégies de diffusions. La jeunesse (« nouveaux artistes », pour reprendre vos propos) a très vite compris les enjeux d’une telle mine d’or, surtout consciente du contexte conjoncturel dans lequel nous baignons au quotidien (débourser une fortune pour un jeune dans le but d’être diffusé, parfois même avec un zeste de marginalisation, dans de grosses chaines de télés et radios devient quasi impossible) ; alors elle (la jeunesse) se rue vers le digital et son impact est sans limite.  Cependant tu fais bien de mettre un accent sur « la communication » bâtie autour de certains jeunes artistes ; je trouve qu’elle est très souvent inefficace pour la simple raison qu’elle est généralement inadaptée à leur environnement et à leur moyen. Très souvent on a affaire à des jeunes qui vous demandent de faire d’eux des LOCKO, TENOR voire Mr LEO, sans toutefois prendre le temps de mûrir leur carrière, pis encore, sans talent et aucun financement. Du coup, vous les retrouvez saturant facebook et les groupes whatsapp des liens de leurs sons ou vidéogrammes. Peu s’en sortent donc comme JOVI, MAGASCO, ou encore DAPHNE, dont les stratégies sont bien pensées, et le suivi tant dans les médias que les réseaux sociaux est rigoureux.

  1. Aujourd’hui culturebene est devenu l’un des webzines les plus influents de la sous région d’Afrique centrale, En tant que rédacteur web et pionnier d’un média online culturel, quel regard porte tu sur l’apport de ces médias à la culture ?

Avant de répondre, qu’il me soit permis de tirer un coup de chapeau à toute la team de Art & TIC qui édite plusieurs médias en ligne dont Culturebene. Crois-moi, le travail est énorme et beaucoup n’imaginent pas les sacrifices consentis et le dévouement inébranlable dont ont a toujours fait preuve pour maintenir le cap. A l’heure où je vous parle, Culturebene compte 941.198 abonnés sur sa page facebook et occupe une place de choix en tant que plateforme d’infos culturelles. @Culturebene la semaine dernière sur sa page a eu une portée de 4 000 000 de personnes, et le site a fait plus d’1 000 000 de pages consultées, et plus de 400 000 visites uniques. Parfois nos statistiques représentent deux ou trois fois plus que ça. Pour dire que bien que les débuts aient été difficiles, aujourd’hui des plateformes comme la nôtre jouent un rôle très important déjà en termes de référencement, l’accès facile à l’information à tout le monde et à tout moment, l’interactivité, etc. Et plus la communauté est forte, mieux nous exportons notre culture. Donc en termes de visibilité, de représentativité, d’impact sur la toile, ces médias ont un apport indéniable pour développer et mieux vendre notre culture.

  1. De Kamerhiphop qui était le premier site de hiphop Camerounais, quels ont été les défis et retours d’expérience majeurs, quand on sait qu’internet était un luxe au Cameroun il y’a quelques années ?

Il faut déjà rappeler que c’est en 2005 que Kamerhiphop.com a vu le jour, impulsé par deux jeunes et non moins férus de la culture hiphop : Idrissou Arabo et Stéphane Z. Il a été, et ça personne ne le saurait le nier, une aubaine pour le développement du hiphop au pays voire dans la sous-région. A l’époque certes, internet était un luxe, mais nous avions une très bonne communauté et elle était très réceptive et interactive ; Kamerhiphop nous a beaucoup enrichit en termes d’expériences et de moyens, nos premiers millions c’était grâce à KHH (rires) et aujourd’hui nous éditons plusieurs médias en ligne (culturebene, kamermoov.cm, bella.cm, camerounsports.info, ocameroun.info, etc.) dont l’ancêtre n’est autre que KHH.

  1. Selon toi, le digital a-t-il servi à renverser la communication des médias traditionnels. Si oui comment ?

Le verbe « renverser » est fort car les médias traditionnels comme la radio, la télé et la presse écrite, restent présents et ont leur importance… Je dirai même qu’ils restent un impératif, tant sur la formation que sur la professionnalisation relatives aux métiers de la communication ; cependant, le digital a une dynamique plus forte, une efficacité et un impact avérés en termes de viralité, de vitesse de diffusion, et d’accès à l’information. Ce qui est regrettable c’est que ces avantages sont très vite rattrapés par des maux tels le piratage et la désinformation, car internet étant ouvert à tous, il n’est pas évident de contrôler ou d’en endiguer le mal.

  1. En tant qu’acteur culturel, tu as fait partie de plusieurs projets.  Quels sont ceux qui t’ont le plus apporté, ou alors le plus marqué ?

OOOOH !!! On pourrait y passer la journée… Bref, quelques uns : Les concerts de haute facture notamment Sexion d’Assaut, Akon, Booba, Kary James, LA Fouine, Maître GIMS, ANNUAL Show, Canal 2’or, le Festival des Musiques et Danses Patrimoniales, Festibikutsi, Couleurs Urbaines, Kamerhiphop Show, Abok i Ngoma, Ecrans Noirs, le SIARC, la tournée philosophique avec le Pr Ebenezer Njoh MOUELLE, il y en a tellement. Je ne peux tous les citer.

  1. On te voit très actif sur la toile, producteurs de contenus divers et assez accrochés aux sujets satiriques et aux buzz ? Ce fut le cas avec le Bidoung challenge par exemple. Est-ce pour toi la meilleure façon de se faire remarquer où alors le fais-tu simplement en fonction des besoins des internautes ?

Beaucoup l’ignorent et parfois prennent mes posts au premier degré, mais derrière chacun de mes posts se cachent une vérité et un intérêt… Bref, c’est juste de la stratégie. Je fais partie des jeunes les plus connectés du pays (17h/24, en moyenne). Pour ce qui est des réseaux sociaux, notamment sur facebook j’anime plus d’une cinquantaine de pages (médias, artistes, associations, entreprises, institutions), j’ai à mon actif une vingtaine de groupes que j’ai personnellement créés, je suis moi-même membre de près de 400 groupes. Ce qui me contraint à être très actif et très créatif en matière de contenus pour pouvoir entretenir mes followers et justifier mes statistiques auprès de mes clients (mes services sont très sollicités). Oui, internet pour moi est un marché et une vitrine. Mon ton y est très souvent satirique pour éviter de blesser, mais le but reste le même : vendre mes services tout en détendant l’atmosphère. Tu sais, dans la vie il faut  de temps en temps qu’il y ait rires et partages de plaisir, car c’est dans la rosée des petites choses que le cœur trouve son matin et se rafraîchit ; alors je préfère enchanter les âmes que d’enflammer les cœurs. Sinon, mon plus gros buzz reste le #BidoungChallenge, qui me marquera à jamais.

  1. Culturebene a présenté sa nouvelle charte visuelle, il y’a quelques jours. Quels sont les perspectives  de ce média et quels autres médias autour de culturebene ?
Dariche et Lady ponce

Tout le monde l’a certainement remarqué, @Culturebene c’est  désormais une nouvelle identité visuelle, un nouveau design du site, une nouvelle application (très bientôt), et surtout un engagement fort auprès de nos lecteurs et followers. Comme vous le savez, nous nous apprêtons à célébrer notre Millionième abonné et ce sera un pas de plus. Alors pas mal de choses seront dévoilées au moment opportun. Nous avons tout juste amorcé la campagne avec ces nouveaux visuels en guise de teaser, donc soyez patients !

  1. Il y’a de nombreux artistes de musiques dans l’ombre que tu épaules au quotidien. Selon toi quelle serait la solution adéquate pour donner une réelle visibilité aux talentueux en herbe ?

Je vais soulever ici le problème avec certains jeunes artistes : le manque de moyen et la précipitation. Quand bien même vous essayez de leur apporter une certaine visibilité, par la suite c’est la chute libre car ils n’étaient pas assez préparés. Beaucoup refusent d’admettre qu’aujourd’hui être artiste c’est être dévoué, bosseur, patient et avoir le minimum. Le talent vient en dernier. Mieux vaut préparer une carrière pendant 10 ans et en vivre toute sa vie, que de buzzer pendant un an et se retrouver comme pompeur dans une station service. Mais comme certains sont têtus, ils surfent de managers en managers, dans l’espoir de toucher le pinacle.

  1. Communication, infotainment, culture, musique, marketing digital, chronique web, management artistique tu portes tous ces casquettes. Sur le plan personnel, quelles sont tes activités actuelles et quels sont tes projets futurs ?

Outre mes formations en Sciences économiques et gestion, et en journalisme, je peaufine une formation en Communication des Organisations à l’ESSTIC pour non seulement apporter un plus à la maison qui m’emploie, mais également pour des projets qui me tiennent à cœur. Je signe des correspondances pour pas mal de chaines également, et je m’occupe du volet RP pour certains artistes. A part ça, je suis un époux et père de famille normal. Je consacre un peu plus de temps à mes enfants.


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