Déçu! indigné! étonné! Et je me demande comment ça se fait? Pire encore, qu’est ce qui n’a pas marché?Pourtant je sais qu’il y a des jeunes qui ya mo les anciennes chansons dont ils ne connaissent pas les interprètes. Je pensais qu’il y’avait une population âgée qui aime bien les anciennes chansons, qui ont l’habitude de se plaindre en criant, tout haut « La musique était bien avant ». Je pensais qu’il y’avait chez des amoureux de musique, de culture, des curieux, des fans de live. Je pensais qu’il y’avait des artistes et promoteurs de la nouvelle génération qui ont quelque chose à cirer du Makossa, de la old music. Mais, pourquoi ils n’étaient pas au Festival du Makossa?
Une musique qui ne laisse pas son histoire.
Même comme il n’y avait personne, Claudia Dikosso aura essayé de rassembler les artistes du makossa et le public Camerounais autour de la 2eme édition du Festival du Makossa qui s’est tenue du 02 au 04 novembre derniers à Canal Olympia Douala. Un festival qui a eu lieu plutôt deux jours, car le premier jour, l’installation ,n’était pas achevée. Pire! Les deux jours d’après n’ont pas vu cumuler 500 personnes. Ou sont passés les milles personnes qu’on voyait sur les visuels numériques teaser. On peut parler d’échec, oui! un échec bipolaire. Car, l’organisation n’était pas bonne au niveau timing. Venir à 20h pour attendre le début des spectacles à 23h. Décourageant. Malgré tout cette belle logistique et un podium de qualité, l’équipe n’était pas vraiment à la pointe du service. L’autre pole c’est ce manque de soutien de la part des acteurs cités ci haut.
Il revient aussi d’interroger les procédés de communication utilisés par l’équipe. Affichage, banderoles, spots tv. Très peu sur internet. Inviter la presse (traditionnelle) à deux jours de l’événement. Malgré la charte visuelle bien faite par les studios Darthie, l’offre n’a pas semblée manifester assez d’intérêt. A croire que le produit (Makossa) ne parle pas au public. Je dirai surtout que c’est le manque d’une bonne stratégie de comm de proximité qui a aussi paralysé cet événement. Lui qui se voulait, rassembler les jeunes. On n’avait pas vraiment de détails autour. Sinon sur le plateau, il y a bel et bien eu du spectacle, et ceux qui y étaient en ont bonnement profité. L’idée était de chanter pour chaque artiste sa chanson et celle des trois artistes auxquels on rendait hommage cette année (Charlotte Mbango pour les femmes, Guy Lobe et Eboa Lotin pour les hommes). Même si tous les artistes n’ont pas répondu présents, certains l’ont fait à l’instar de Toto Guillaume, Nono Flavy, Papillon, Annie Anzouer, Verushka,Nicole Mara…
Le problème du MAKOSSA
Entre temps dans les coulisses, on voyait les artistes, la plupart chacun dans son coin. Sans discussion, ni échanges, comme si chacun est venu faire sa part et partir. Les jeunes artistes (ayant le vent en poupe) n’étaient pas là, grand regret, car normalement, on aurait du les impliquer en tant que vecteurs de communication et porteurs du flambeau de notre musique pour l’avenir. En espérant qu’ils comprennent, puisque chacun parle maintenant cash. Mais ils auraient du être là. Tout comme aux master class organisé quelques jours avant au Cabaret Picasso, animé par Toto Guillaume. Mais la communication alors ? Est ce qu’on l’a bien faite?
Hors des loges, sur le lieu du FESTMAK, tandis qu’à l’intérieur, les artistes faisaient leurs « Je suis dans mon coin »; à l’extérieur, il y’avait juste un stand dans lequel on a exposé quelques disques vinyles et K7, mais sans une réelle communication autour. Et après c’était juste pour voir. Pourtant c’est là même que devait résider la problématique du FESTMAK, faire connaître toute cette histoire. Faire des expositions guidées, projeter des documentaires, des reportages. Créer des mini pôles d’échange et de discussion entre les acteurs et le public. Le problème n’est pas de faire prester des artistes (Au Fomaric ils sont là chaque années, mais les traces alors)
Où en sommes nous après le FESTMAK?
Le Makossa n’est pas mieux connu par la jeune génération après cette édition. Pire les artistes eux même ne se battent pas pour. Au delà du fait que la communication(qui devait beaucoup investir sur le digital et les RP) n’a pas eu un gros impact. Je pense que l’événement a été victime d’un boycotte non voulu. Un syndrome dont est victime la musique que ce festival veut défendre « Le Makossa ». J’ai peur, il est pourtant le départ de notre culture musicale moderne. C’est à la conscience de tous que j’appelle comme lorsque Sangoku voulait sauver la terre et qu’il a demandé de l’aide aux humains pour tuer BOO. Ministère des arts et de la culture, artistes de toutes les générations, musiciens, chefs traditionnels, promoteurs, hommes de médias, public, esprits critiques, bailleurs de fonds; vous tous que je n’ai pas vu au FESTMAK, il faut sauver le Makossa, il faut sauver les vestiges de la musique Camerounaise. Sauver dans le sens de transmettre son histoire afin que les générations futures s’y appuient et s’en inspirent. Ce serait déplorable qu’un jeune de 15 ans ou de 25 ans ne sache pas qui sont Ekambi Brillant, Toto guillaume, Charlotte Mbango, Guy Lobe et j’en passe. Au USA, tout le monde connaît James Brown, au Nigeria, tout le monde connait Fela Kuti, en Afrique du sud, tout le monde connaît Yvonne Chaka,. Je n’aime pas cette expression qui dit « Le Makossa est mort ».