Au delà de ce qui semble être apparent, l’industrie de la musique camerounaise est en crise. Ce secteur d’activité a connu au fil du temps d’énormes problèmes si bien qu’il n’existe presque plus de circuit de distribution de CD / DCD et ou Cassettes. TJR Music, Music Center, Emmanu Music, Fotié Music Paolo Music, Culture Mboa, Kamerattitide … pour ne citer que ceux ci qui exerçaient à l’époque dans la ville de Douala ont fermé les portes aujourd’hui.
Plusieurs causes sont à l’origine de cette triste agonie dont la principale ici est bien sûre la piraterie. Au Cameroun la piraterie est devenue si vulgaire qu’elle semble même être légitimée. Si on s’en tient à ce qu’on voit partout dans les rues , surtout dans les célèbres carrefours comme Ndokoti ou école publique de Deido où on peut voir les jeunes pirates se lancer aisément dans le trafic illégal. Ceci au vu et au su de tout le monde et surtout le plus alarmant devant les agents de police qui sont meme des fidèles clients pour d’autres.
Dans le même ordre d’idées d’énumération , il ya aussi l’avènement des NTIC avec les modes de téléchargement simplistes et moins chers. Avec 100 fcfa aujourd’hui, on a 80 mégas d’internet, largement suffisant pour télécharger deux à trois sons. Ainsi on s’est rendu compte de l’inutilité des CD qui sont très souvent encombrant et délicats car ils peuvent se dégrader avec le temps contrairement aux fichiers wav ,mp3 où mp4.
A cause de ces pratiques plusieurs sociétés de distribution de supports musicals ont fermé les portes c’est le cas de TJR Music, Music Center, Emmanu Music, Fotié Music, Paolo Music cités en amont. Pourtant auparavant , c’était l’un des plus rentable du showbizz.
« l’ensemble des vendeurs du Cameroun pouvaient écouler 50 000 cassettes(K7) d’un seul artiste en une année »
Se souvient Jean Tamwo, promoteur de Flash Music en se rappelant que les disquaires, installés dans des carrefours, distillaient de la bonne musique pour attirer la clientèle. Lui, à l’image de Music Store, Koko Music du marché Congo, fait partie des rares distributeurs qui n’ont pas mis la clé sous le paillasson malgré la lente agonie du secteur de distribution physique musical au Cameroun. Il eut pourtant a l’epoque de nombreux artistes ayant fait disque d’or à l’instar de Sam Fan Thomas, Andre Marie Talla, Marthe Zambo et bien d’autres.
Dès lors quelles solutions peuvent être envisagées pour sauver ce secteur d’activité ?
C’est un problème réel car si aujourd’hui, la distribution des supports physiques est paralysée, il n’en est pas moins pour la distribution numérique. Car aujourd’hui l’accès aux albums est presque impossible pour les consommateurs Camerounais, les artistes distribués sur Itunes, spotify, deezer, Bandcamp… Dans un pays ou la bancarisation accuse un grand retard.
Cette problématique devrait interpeller l’ensemble du collège des acteurs de ce milieu. Ainsi pour l’état , il est temps plus que jamais de mettre en oeuvre des mécanismes juridiques très forts traitant ce sujet.
La piraterie a certes été une entrave, mais une chose qui a éhappé aux grands distributeurs cites ci haut, c’est l’adaptation de leurs méthodes de distributions bouleversement engendré par les TICs. La distribution digitale est pourtant un moyen de contourner la piraterie. L’Etat a aussi son rôle de soutien à jouer tenant compte que la musique est promotrice de valeurs culturelles et la santé de ce secteur représente un revenu pour le PIB du pays. Les acteurs du milieu également ont leur part de responsabilité ici .
L’initiative « Commission nationale de lutte contre la piraterie » a été lancée par l’artiste Papillon, mais pour quels enjeux réellement? Devrait t’on traiter le problème juste au niveau de la piraterie. Non! il faut des ressources adaptées a l’évolution. Quant aux artistes et promoteurs ayant le vent en poupe à l’heure actuelle l’enjeu est de se réunir, échanger et trouver les moyens d’investir dans la circulation de leurs oeuvres.
Car ne l’oublions pas, le consommateur est celui qui fait le chiffre, le témoignage et la réputation de l’artiste. Consommateur ou public qu’il faudra peut être rééduquer, puisque la plupart ont perdu la culture d’achat de la musique, de l’album et surtout à un prix digne.
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