Nation Branding
Vous avez déjà entendu parler de « Nation Branding »? Il s’agit de l’ensemble des oeuvres qui concours à représenter / valoriser l’image d’une nation et de la perception ou la réputation. Dans ce procédé, s’inscrivent plusieurs secteurs à l’instar l’économie, la politique, le tourisme, le sport et en particulier l’art et la culture. Bien évidement, on ne saurait parler de l’identité d’un pays sans faire allusion aux oeuvres qui constituent son patrimoine définissent identité.
On ne saurait aborder ce concept en dissociant la musique qui est l’un des bras forts de la représentation et du symbolisme culturel d’un pays. Jusqu’à nos jours des chansons telles que « Sweet mother » de Nico Mbarga, « Soul Makossa » de Manu Dibango, « African Typic Collection » de Sam Fan Thomas, « Bendskin » d’André Marie Talla, « Zaminamina » du Zangalewa et les musiques traditionnelles qui les ont inspirées sont des symboles forts de l’image extérieure du Cameroun
Camerounais et Fier
Mais parmi les oeuvres musicales, il y a celles là qui se distinguent particulièrement, du fait qu’en plus de monter l’identité, elles ont vocation de renforcer l’amour et le patriotisme. C’est le cas de la chanson « Camerounais et Fier » de Vanister qui est un bel hommage à notre pays. A l’heure où le dénigrement est à la mode chez beaucoup d’artistes, non pas à tord car plusieurs lancent des alertes. A l’heure où l’authenticité se perd chez de nombreux musiciens, Vanister a su tirer le bon filon à travers sa création.
Malgré sa monotonie et sa linéarité, ce titre transmet des valeurs telles que l’union, l’amour, le partage, la fierté et le vivre ensemble. Au de la de la composition qui pour moi est assez authentique, je veux dire souvent on entend, les mêmes tons et les mêmes séquences, j’ai surtout aimé la façon dont son texte est écrit car, beaucoup disent souvent qu’il rendent hommage à travers leurs musique, mais leurs textes sont tellement pauvres et répétitifs. Vanister a trouvé sa plume et la bonne façon de produire son discours. « Je ne peux pas refuser mon originalité, je ne peux pas refouler mon identité » assume t’il avec fierté.
Le morceau
Son morceau a aussi cette particularité de n’avoir pas été composé pour satisfaire la consommation basée sur la tendance actuelle. Avec aux manettes, Armand Biyag, musicien et arrangeur multi-casquettes, le résultat est distingué. On y ressent un mélange d’émotions, un blues et une joie qui se fusionnent dans cette production. Avec de l’humour et une humeur joyeuse, Vanister fait son conteur à la Donny Elwood ou Boli Bolingo. Le rythme d’ailleurs bien qu’assez moderne, fait immerger dans le Cameroun mais je n’ai pas réussi à lui attribuer une région spécifique. On a le quartier, le village, une balade triangulaire, autant métropolitain, urbain que traditionnel. On est dans un Cameroun post colonial qui se modernise, qui évolue, se développe. Le clip très sobre, fin et réaliste fait par Ada Akendi, un tour du pays en images et en visages, comme une carte postale.
Patrimoine
Des morceaux comme celui ci on a connus très peu qui se démarquent dans l’histoire de notre musique, ils sont d’ailleurs d’une rareté à cette époque. Nombreux n’ont pas compris pourquoi le titre de Meiway « Tu dis que quoi? » avait autant parlé au Camerounais. La fierté, le produit qui touche, qu’on accepte sans contraintes. Celui de Vanister est venu à mon avis se hisser aux cotés des meilleurs à l’instar « Cameroun » de Elvis Kemayo sorti en 1980.
C’est le 1er single officiel de Vanister, lui qui construit depuis un bon moment, une forte communauté autour sa musique. Talent très apprécié dont les performances surprennent, retiennent et témoignent une pluralité peu commune. « Camerounais et fier » est un extrait de l’album que ce dernier prépare pour nous. Si on voulait un morceau pour célébrer notre nation, Voilà lui!
