Il faut dire que ce fut un moment de grand échange avec la presse locale, près de deux heures entre questions, réactions, surprises et euphories. Avec comme modérateur Brice Albin.
Par quoi commencer ?
Je vais passer de point en point en relevant les moments et observations les plus marquants de cette conférence. Ne pensez surtout pas que c‘est un retournement de veste ou une certaine corruption qui me pousse à dire ce que vous lirez ci bas.
- Maahlox est quelqu’un de simple, de rusé et de bien cultivé
Loin des fameux « Ta maman » et des textes avec des erreurs d’orthographe qu’il pond souvent sur les réseaux sociaux, il faut dire qu’il sait tenir un discours , s’exprime en bon français, maîtrise les sujets et tient un raisonnement clair.
- Maahlox est de l’ouest Cameroun
Il s’appelle Kenfack Jean jules et est l’ainé d’une famille de 11 enfants dont il a la responsabilité entière depuis des années. Le nom « Maahlox » lui vient d’un medicament que prenait sa petite sœur Laetitia décédée il y a longtemps. C’était une façon de lui rendre hommage.
- Maahlox prétend qu’il est le reflet de la société et qu’il n’invente rien.
Pour lui sa musique est une contextualisation de la « Gansta » philosophie qu’on a souvent retrouvée dans le rap Americain. Ses morceaux sont une façon de s’affirmer, de rendre les gens joyeux à travers ce qu’ils vivent chaque jour. En choquant et en étant parfois cru, mais véridique.
- Maahlox a eu un album nommé « Tranches de vie », il y’a 10 ans en 2007
Malheureusement dit -il, ce projet n’a pas eu assez de retour malgré les bons textes et l’orientation revendicatrice qu’il avait. Il a fallu qu’il adapte son discours à l’oreille du public local.
- Maahlox prétend éduquer les plus jeunes par sa musique en utilisant la satire et le paradoxe.
A la question d’une enseignante dans la salle qui lui dit : « As-tu des petites sœurs ou des enfants ? Moi j’en ai deux et d’après toi qu’est ce que ta musique leur apporte comme message ?» A ce dernier de répondre :
« Je viens du ghetto et je connais les problèmes des jeunes, je les côtoie, pour moi quand je dis mouf ta maman, c’est une façon de m’affirmer et de ne pas me laisser marcher dessus. Là ou j’ai grandi, il y a pas de place pour les faibles et si quelqu’un veut t’intimider tu dois aussi pouvoir le faire. A mon avis on doit laisser les jeunes décider et les mettre face aux défis qui les attendent, Tu peux accoucher et éduquer un enfant, mais c’est lui seul qui décide de ce qu’il deviendra vraiment. Dans mes titres avec mes paroles, je montre aux femmes et à mes petites sœurs qu’il n’est pas bon de manger l’argent d’un homme car il fera tout pour que tu rembourse. Tu tchop mon décaissement et tu me dis d’avoir les sentiments ? C’est une réalité que j’expose, bien que ça puisse choquer. Si je suis un démon, je suis simplement le démon que cette société a créé. Car je suis son reflet. »
- Maahlox a pour ambition de développer son label Zone de Rap
Pour lui, le plus important n’est pas de collaborer avec tout le monde, il faut un certain feeling et une certaine accroche. Actuellement sous son label, les artistes signés sont ses amis d’enfance qui sortiront bientôt. Mais surtout son jeune beat maker I.V.O qui est sa fierté car il a exposé son talent aux yeux de l’Afrique entière et du monde.
- Maahlox pense que Stanley n’a pas de talent et frustre certains jeunes artistes avec un lobby qui l’accompagne.
C’est suite à la question du blogueur Armand Kaffo qui demandait « On voit depuis quelques temps sur tes posts facebook ,un certain acharnement contre la personne de stanley. Que se passe-t-il ? »
Pour Maahlox. Les honneurs qu’on donne à Stanley, tout comme les opportunités ne sont pas méritées. Les vrais bosseurs comme lui au Cameroun ne sont pas reconnus. De plus selon lui « On ne comprend pas comment ça se fait que Stanley qui n’a plus le d’impact en termes de chanson est toujours aussi accrédité à défaut de certains ».
Tu dois faire une fixation lui répond Brice Albin , modérateur. Bien ou mal compris, il semblait n’avoir pas tout dit.
- Maahlox vient de sortir son EP « Ca sort comme ça sort » et prépare un album
En partenariat avec le label Première classe de son manager Patou Ebongue, ils ont obtenu un contrat d’Edition avec Because music en France. La maison d’édition a décidé qu’il fallait re-masteriser ses hits et les compiler dans un support.
Parmi les 09 titres, on retrouve la plupart de ses hits depuis « ça sort comme ça sort ». Les deux exclus sont le nouveau single « Le fou » et le titre « Secoue ». Il en a profité pour nous présenter le clip de « Tu as combien » qui sortira bientôt. Selon lui l’album aura des titres plus expressifs et surtout des nombreuses collabo tant locales qu’internationales.
- Maahlox a reconnu l’importance de la presse dans l’accompagnement de ses projets.
Tenant bien compte de l’enjeu et du rôle que la presse joue dans la communication. Il a tenu par cette conférence de presse à non seulement renouer les liens, mais aussi solliciter l’accompagnement de celle-ci dans la communication de ses œuvres.
Chose a féliciter lorsqu’on sait que la plupart des artistes et labels locaux ne collaborent pas avec les medias et négligent le contrôle de leur communication.
D’accord ou pas avec sa philosophie musicale, son système de valeurs, je m’abstiendrai de donner mon avis sur ce coup. Juste féliciter l’initiative, car au-delà de tout Maahlox montre une certaine pertinence dans sa démarche.
Bientôt je vous ferai une analyse sur ce disque qui vient sortir, actuellement en vente sur le site http://www.jumia.cm/ et sur les plateformes de téléchargements légales.