Cet article est fait sur la base de documentations, et de recherches personnelles. Vous pouvez après l’avoir lu apporter si nécessaire, un complément ou une contribution.
« Musique urbaine », l’expression qui s’emploie aujourd’hui à tort et à travers en Afrique pour désigner les musiques d’influences contemporaines à la mode. Il y’a un an j’ai essayé d’apporter ma définition sur ce concept, plus spécifiquement au Cameroun. Vous pouvez lire l’article ici bas. Pour l’heure nous parlerons du Makossa.
Lorsqu’on cherche dans ses origines, l’on découvre que le Makossa est né d’une fusion de rythmes, des musiques purement traditionnelles de chez nous à celles dont il a reçu les influences. Selon Henry Njoh, le Makossa s’est bâti sur la fusion en plusieurs rythmes. il le considère ainsi comme un « Rythme Bâtard ». Ces propos dans une interview sont confirmés par Manu Dibango en présence de Toto guillaume. Pour Manu Dibango, « ce qui fait l’identité du Makossa, c’est surtout tout la guitare, puis la langue ou alors le ton du chanteur ».
Nelle Eyoum et les Negro Styl "1972". Le jeu des guitares et la cadence sont semblables aux musiques rumba de l'époque Avant le Makossa,on faisait de la "Rumba Soukouss". Cela en chantant en langue Duala.
Plu tard Naîtra le Makossa, un mélange de "rumba soukouss" d'assiko & d'ambass bey
Toto Guillaume "Françoise" . Chanson Makossa sortie en 1977, dans le rythme on a de l'ambass bey, au clavier de la rumba et du jazz. Un saxophone high life, du funk dans la cadence (Batterie) Un jeu de guitares et un piano jazz vers la fin. Ici c'est la bass et les percussions qui donne le ton Makossa
Le premier morceau aurait été fait Nelle Eyoum. Ce dernier lors d’une prestation avait réussi à produire une son qui mélangeait de l’ambass bey, de l’assiko bassa , l’essewe et du bolobo.
Autrefois c’était de la « Rumba soukous » que nous faisions dit Henri Ndjoh. Lorsqu’on demandai à Nelle Eyoum, comment appelle t’on cette musique? il répondit « kossa ». Voilà le début, la base dudit « Rythme Bâtard« . Mais la formation du nom complet « Makossa » tient d’autres anecdoctes.
Manu Dibango "Soul Makossa" 1972. C'est en quelque sorte la partie organique du morceau de Toto guillaume ci haut. A la base, le makossa a une instrumentalisation funk/Jazz. C'est à ceci qu'on ajoute les rythmes Ambass bey, Assiko pour avoir le Makossa. Ce qui explique le nom soul Makossa (l'ame du Makossa)
Avec le temps le Makossa ira croiser, plusieurs rythmes mondains à l’instar de la Soul, le funk, le jazz, le zouk, l’Afro beat, le high life… S’arrimant et progressant avec le temps, connaissant une hybridation dans le temps. De l’orchestration live à la fabrication numérique. Chose nom changeante en général, c’est le style de guitare. Le Makossa est devenu un rythme avec de nombreuses variétés, classé dans les Afropop.
Tim & Foty "Menze Si", chanson Makossa sortie en 1977. Dans le fond, on a un mélange de batterie Funk et une bass ambass bey et un guitare au son Makossa
Des Black Styls, Francis bebey, Manu Dibango,Tim & Foty, Ekambi Brillant, en passant par Sam Fan Thomas, Zangualewa,Eboa lotin, Ndedi Eyango, Ben Decca, Kotto Bass, Tom yoms , Lapiro, Charlotte Mbango, Esa, Georges seba, Olivier Ngoma, Petit pays, des années 70 aux années 90. Continuant dans les années 2000 avec Sergeo polo, Longue Longue, Annie Anzouer… jusqu’aux jours d’aujourd’hui avec X-maleya , Duc-z, le Makossa s’est vu transformé, refait, embrassant de multiples formes de sons. Dans les années 2000, on y retrouvait même des mélanges avec du Ndombolo. Laissant ainsi de fortes influences car, l’Afropop d’aujourd’hui s’est fortement inspiré de lui. A peu près le même processus que le hip hop depuis sa naissance.
Sam Fan Thomas "African typic collection" 1984. Sam Fan Thomas avec appelé ce genre Makassi. Ce n'est ni de l'Ambass bey, ni de la rumba, ni de l'assiko. Dans la cadence, on a de l'Afro beat avec un rythmique et des bass originales. De mon point de vue c'est lui le créateur du Makossa en tant que rythme.
ESA "Eyayé". Mélange de Funk, Jazz, & Afro beat. C'est pourtant bien une chanson Makossa dont l'identité s'appuie sur le ton et la langue du chanteur. Ce qui justifie bien l'argument donné par Manu Dibango "la langue et le ton sont des facteurs importants lorsqu'on parle du Makossa"
Le Makossa est donc une musique urbaine, ou alors un courant de musiques urbaines. Chaque époque semble avoir son Makossa. Des mutations que l’on peut sentir au fur et à mesure que les années passent. L’on constate tout de même que dans ce rythme qu’il y’a une dilution de plusieurs autres , tant locaux qu’extérieur. En effet il n’y aurait pas donc de musique Makossa (au départ), il y’a une expression, un son Makossa. Mais on peut constater que dans les années 80, il y’a la naissance d’un son Makossa, créé avec ses normes et son style propres. Dans bon nombre de morceaux que nous écoutons aujourd’hui, il semble avoir un « air de Makossa ».
X-maleya "Tchokolo" 2011. Afropop moderne. Batterie Afrobeat, pop electro (mélanges de sons synthétiques), guitare bass et rythmique style Makossa. C'est une direction donné au Makossa dans le tremplin des musiques d'aujourd'hui faites avec des logiciels.