Après le buzz de la « Sauce », le titre a été mis en ligne au même moment que Dashiki. Mais il ne sera pas promu. Surement pour des enjeux stratégiques. Il fallait éviter de faire passer Reniss pour une animatrice musicale à bruit, puisque le titre ressemble à « La sauce ». Ayant désormais exposé et prouvé ses capacités de bonne chanteuse, à travers « Manamuh », « Dashiki » et son Ep « Reniss chante les classiques », elle revient avec la vidéo de « Pilon ». J’ai moi-meme dit il y’a un an que si elle continuait dans l’élan de la sauce, elle partirai pour le ndem. Lire l’article ICI … Evidemment, ses belles chansons n’ont jusqu’ici pas eu autant de popularité, vu qu’elle s’est vendu sous l’image de « La sauce ».
Qu’est ce qu’il y’a dans « Pilon »?
« Pilon », c’est un peu on dirai l’éponyme musical de « La sauce ». Une couleur de musique d’animation sortie des écuries de New bell music. Le principe ici est de moins chanter, mais de balancer des séquences de gimmick en suivant la cadence d’une musique Afro tribal moderne. Si dans le morceau « La sauce », la rhytmique jouait d’un groove bikutsi, ici elle joue au rythme Gouma balewa du nord Cameroun, dosé de percussions, de clap et d’un vent de piano affaissé au fond du beat. Niveau performance, on ne dira pas grand chose de la part de Reniss, elle produit juste des animations faisant référence à la fête, la danse, le sexe et des dédicaces de noms. Partant d’une thématique fondamentalement inexistante, le morceau ne parle en effet de rien dans l’ensemble. Elle fait un clin à plusieurs chansons en empruntant leurs animations. « Malembe, malembe », en référence au coupé décalé par exemple (Cf Dj Kaludi : Sentiment moko)
Le clip vidéo
Avec un scénario assez original et bien ancré, on peut dire qu’il est bien pensé. Exposant le quotidien des élèves d’internat, exposant aussi la culture fêtarde des jeunes Camerounais. Aussi on peut remarquer la présence forte de la culture originelle et traditionnelle d’Afrique. La représentation de son personnage dans une tenue de reine Africaine , avec des gardes dans un décor or, des effets pyramides, hiéroglyphes et un tissu en peau de panthères. Tout cela évoque poétiquement l’Égypte et l’Ethiopie antique. Le pilon et le mortier sont par contre un clin d’oeil à nos cuisines traditionnelles (Reniss est une fan de cuisine, elle le disait dans une interview).
La question à se poser actuellement est : Est ce que la balle est bien envoyée?
Je dirai a priori non, car le buzz de « la sauce » a présenté Reniss comme une artiste de boucan. Sa cote en tant que bonne chanteuse est moins forte. Difficile de gager des pronostics sur « Pilon ». Sur le plan de la direction artistique c’est un registre innovant qui se dévoile. Reniss finalement se présente sous deux visages, pour faire de la cote elle est la chanteuse animatrice et pour faire valoir son talent, elle est cette chanteuse, interprète aux performances vocales remarquables. Mais, cette logique lui permettra t’elle d’avoir une carrière épanouie? On revient donc au problème de départ, celui d’une direction et d’une identité propre, entre commercial et potentiel. Et même, Reniss n’est peut-être pas vouée à être une artiste pop star Afro, juste une chanteuse Attendons de voir les effets de PILON …
Un chose est sure c’est que sur les plan de l’image visuelle et de l’ancrage, sa construction est déjà réussie.