Il y a un truc qui me vex particulièrement sur Sadrak, c’est que comme beaucoup d’anciens rappeurs, la communication autour de ses projets est vraiment pooorrr. C’est toujours par hasard quand on se balade sur les réseaux sociaux, que l’on découvre une de ses sorties, et lorsqu’on clique sur le lien, on va constater que c’est parfois sorti depuis des semaines. Le big est lui venu déposer ça comme un caca que lui même ne veut plus regarder et bye bye!
Bref …
C’est par hasard une fois de plus que je suis tombé sur sa dernière sortie « L’art crie à l’aide », un morceau de RAP engagé dans lequel ce dernier étale la réalité bien triste dans laquelle sombre le milieu artistique et culturel dans notre pays. Sadrack dénonce avec révolte et indignation.
Ce morceau sort dans un contexte où l’actualité est portée sur la loi 1076 régissant les activités cdes asssociations culturelles et artistiques au Cameroun. Une loi contre laquelle tous les professionnels se sont insurgés. Sadrack a trouvé nécessaire de mettre sa rage en musique face à cet acte contre-productif de trop. En rage contre la politique, les députés, les fonctionnaires, ce dernier ne cache pas son mécontentement et son incompréhension du système.
From long time ago l'art crie à l'aide, le pays est beau à l'aide...
l'artiste doit stay en vie. Donnons lui une chance.
En direct d’un champ de maïs presque rasé quelque part dans un coin reculé (référence au clip très original), Sadrak envoie ses mots de révolte en réclamant une correction, de l’actualité à l’histoire. Ses phrases sont autant profondes qu’elles sont teintées d’humour.
Même le nom de ce pays est l'oeuvre d'un portugais qui avait bu son vin, il a crié Rio Dos Cameroes. Depuis là on est noyé dans les crevettes.
Sadrack pose une observation forte dans cette oeuvre. Une alerte de plus dans un environnement où les cartes de la vie artistique sont entre les mains des décideurs politiques qui les usent mal. On peut autant parler du droit d’auteur, de l’encadrement, du financement, de la valorisation que des lois. Marthe Zambo 50 ans de carrière mais meurt dans le rejet et l’indifférence, et tant d’autres cas. L’absence d’infrastructures, de programmes d’appui, la mauvaise gestion. Tout cela prend racine dans nos antécédents historiques selon Sadrack. Histoire dont lui-même fait partie depuis plus de 20 ans déjà; car il est l’un des bâtisseurs du RAP Camerounais, ancien vivant mais méconnu comme Toto Guillaume chez un jeune de 20 ans, mais lui-même on dirait que l’écriture de sa propre histoire est négligée. Combien de ses petits frères le connaissent aujourd’hui? que fait t’il pour cela? Le mal est général et l’attitude est contagieuse.
L’art crie à l’aide! Mais à qui en vérité? A tous je dirai