Avant le départ pour sa tournée Africaine, Tenor a proposé un nouveau freestyle dans lequel il est accompagné de son acolyte Ocho. Tenor est resté dans son style habituel, en rockant son vocal entre phrases gimmick et inspirations fortes.
Remarquablement, on peut apprécier son flow sur 32 mesures qui coule en phases de 04 mesures. Son texte plein de gimmick avec une bonne technique d’écriture, et une plume très contextualisé. Toutefois on peut toujours déplorer le problème de diction fait qu’il soit non audible a certaines parties du morceau.
Dans son lyrics, la consistance est marqué par plusieurs phrases et figures de style, associant des clichés à priori détachés, il fait un agencement qui ressort une certaine cohérence. C’est pour ça qu’on dit « Freestyle ». On y retrouve des clins d’oeil notamment au Kff no beat, à ses fans.
Gimmick
« Mon rire vous fait peur, je suis comme le juju »… Mdr, c’est vrai en plus
Son allégorie repose sur une belle inspiration du quotidien
« Qui va lentement va sûrement arriver en retard. J’arrive dans ce game comme un motoman… Indispensable comme un motoman ».
En effet, Tenor se compare aux chauffeurs de moto qui sont très souvent plébiscité dans nos villes durant les embouteillages.
Il marque son ascension et sa présence forte dans le game
« J’suis toujours sur le terrain, avant j’observais en sous-marin »
La punchline dans le morceau
« Mets le djansang sur ta carrière, car elle ne brille pas assez »
Oui au delà de ce qu’on peut penser, les vannes ne sont pas des punchline. Celle-ci est de mon regard la seule qui figure dans le morceau. Djansang comme on le sait c’est une façon camerounaise de dire s’éclaircir. Tenor transporte cette signification pour mettre dans un contexte de carrière.
Rhétorique
« Légalisez les chèlè en légalisant la beuh, car le gué ça rime avec les gays ». Au fond ça ne veut rien dire, juste un jeu de mots bien fait.
Le séquence la plus technique du morceau,
A la différence des autres où il fait des rimes plates, on peut constater ici une transition et une évolution de l’assonance qui passe d’une syllabe à trois syllabes dans la même phase. En restant dans le style croisé.
Moi devenir riche ce que je vise, je ne fais pas de bizz que de showbizz
Faut venir on te brise, prend pas de risque,
Toutes les lames que j’aiguise feront ta mise à mort
Moi avant le show, je prie d’abord
Quant à Ocho, le couplet ne fume pas vraiment, s’il y a quand même du flow, on constate les drops et la légereté niveau lyrics ( comparé à Tenor). Par contre ses backs en mode chant sont fabuleux, a croire que c’est peut-être la son couloir. Affaire à suivre…
Pour finir, je dirai que Tenor affirme sa pluralité et sa capacité à naviguer en plusieurs styles, du pop bikusti à l’electro-bikutsi à l’afrotrap en piochant sur le rap. Ceci est d’ailleurs pour moi sa meilleure performance freestyle depuis qu’il a le succès. Il prouve que le rap même en étant ludique est un exercice d’intelligence. A quand ta mixtape Tenor???
Note d’écoute :
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6,8/10 pour Tenor
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04/10 pour Ocho
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