Il faut dire que même si nos pays sont proches, le Gabon qui est presque un mini-Cameroun consomme énormément de ce qui vient du Mboa. Dans Libreville, résonnent tous les singles en vogue et même ceux d’avant. Par ailleurs, la musique Gabonaise d’aujourd’hui se fait aussi une place dans ce paysage dominé par l’extérieur.
Allons y que je vous présente quelques découvertes que j’ai faites :
1. LOVA LOVA ANEL’K « BAFOUENGUE »
Si nous connaissons des vedettes comme Shan’l, figurez vous qu’à Libreville, le dancefloor est conquis en majorité ces temps par le morceau d’AnelK Lova Lova. Je dois dire que coté chant je ne le trouve pas vraiment interessant, par contre coté imagination, je crois que c’est un bon coup, un beat dirty south, crunk qui s’est fusionné avec de l’Afro et lui qui avec sa voix de soulard chante comme s’il s’amusait. Un romantisme assez décalé et même matcho😒, mais son ambiance fait kiffer. Un mélange original. Il raconte sa relation avec une go qui bouffe son argent, mais qui ne veut pas libérer. Lol!!!😂😂
2.LATCHOW « LE BANGANDO »
« Le Bangando », le gars de la rue, lui c’est Latchow. Tout Libreville ya mo ce morceau. Il faut dire que la jeunesse Gabonaise a un fort penchant pour ce qui vient de la rue. Et c’est en ça qu’elle se retrouve dans le titre « Le bangando ». A mi-chemin entre le rythme coupé-décalé et le makossa, Latchow nous narre son vécu et ses déboires. Avec un profil de hustler, il utilise énormément l’argot dans son speech » Je ne fia pas », « On ne m’a jamais tayam ». Par ailleurs, il critique subtilement la société qui porte un regard négatif sur le Bangando, en montrant que presque tous les hommes font pareil que lui (Vol – corruption…)🤕
3. « LE MAYO EN CHEF » DE MC BRIGHT
Venant de port gentil, Mc Bright met sa mélancolie sur un texte rude et poétique qu’il chantonne avec un style zuglu. Profond car il dénonce et narre la réalité de son milieu. Prostitution, agression, abandon, débrouillardise. A l’écouter on se croirait dans une cité abandonnée ou règne le KO et où chacun se fait sa loi pour survivre. « J’adopte le sense des Kamers quand je falla mes Kanaa ». Vous les Kamers on vous connait partout. 😅😅😅Lol! Ce dernier se présente dans son titre comme « Le Mayo en chef », le débrouillard sans relâche. Sinon le morceau de Mc Bright totalise plus de 400.000 vues sur Youtube.👌🏾
4.WELKOME « MONSIEUR LA CRISE »
C’est mon coup de coeur Gabonais🥰. J’ai découvert Welkome dans les locaux de Media 241 où elle venait faire une interview. Son morceau « Monsieur la crise », nouveau single est une sacrée oeuvre originale. Chanteuse rn’b, elle a su allier une poésie bien inspirée à sa sensualité vocale pour fabriquer sa chanson. C’est un exercice que l’on retrouve rarement dans l’écriture des lyrics de nos jours, coupler la thématique d’amour à celle de la dénonciation. Réitérant sa flamme à son homme, Welkome accuse la Monsieur la crise de les empêcher de vivre épanouis. Un parallèle assez contrasté et métaphorique car elle personnifie la crise sociale que les gens vivent. Malgré que son homme soit fatigué affecté, détruit par le travail, celle-ci lui rassure de sa présence même dans l’inconfort et les difficultés. Quand on y pense bien, tous les Hommes aimeraient entendre cela.« Prend moi dans tes bras avant que le crise nous laisse dans le noir « . L’oeuvre de Welkome est très mature mais en plus à mon avis, elle peut traverser les frontières. Elle donne envie de la découvrir.😍
5. TRIS « MA VIE LE CROMI »
Tris est un peu comme l’américain du bled. Trappeur, Rapo Chanteur, il était au DOMAF (Douala Music Art Festival) en 2019. Je l’ai découvert sur scène et il a mis un sacré chaud. De la vibe, mais aussi du lyrics. Dans son titre « Ma vie le cromi », il raconte comment il montre son amour pour le Hiphop, parle de sa résistance malgré les changements que vit la musique aujourd’hui, notamment le RAP.✌🏽🇬🇦
Voila quelques pépites qui m’ont marqué venant du Gabon. J’avoue que c’est un territoire que je ne connais pas encore assez, mais à écouter ce qui s’y fait comme musique aujourd’hui, on peut bien dire que les jeunes Gabonais ont soif d’expression et sont en quête d’une place et surtout d’une identité propre à eux.