Le 30 juin dernier, je vous avais produit une chronique titrée « Dareal : Un MC qui manque au rap Camerounais ».Le manquement si on peut le dire n’allait plus pas tarder car le voici de retour. L’article mentionnait un certain nombre de paramètres autour du développement de ce dernier notamment l’axe direction artistique.
Puisqu’il est de retour, parlons en…
Avant mon commentaire, il convient de mentionner que bâtir une carrière artistique n’est pas une affaire d’un, deux ou trois ans. Parfois ça peut prendre toute une décennie avec des virements multiples. Donc il serait parfois inconvenable de dire qu’un artiste qu’on a connu est fini.
Puis je vais au vif du sujet now. Je fais mon rendu selon mon oreille (assez avertie) et mes observations et contours (non . Dareal qui annonce pour bientôt son album nommé « Au calmozor ». « Ayoho Ate » est le premier extrait cet opus, celui choisi pour son comeback. Un titre fait sur une prod qui mélange hip-hop club, Afro beat et dance hall. Assez tendance on dira. Cette musique est plus ou moins nouvelle dans l’univers des beats de Dareal, mais son style en termes de contenu n’a pas changé. Toujours en mode rap et dose de kick sur l’instru. Techniquement bien avec quelques chantonnements en plus.
« Ayoho Ate » est un gimmick en langue Douala pour exprimer l’intensité d’une situation. Pour Dareal, cette situation est un Njoka dans lequel la température monte dont il raconte à sa façon un scénario conçu.
Oui il y’a du rythme, mais le contenu limite fortement SA CIBLE
Oui, c’est un peu subjectif de le dire, mais on sait ce qui parle. Problème de code. Dareal a une équation qui de mon point de vue lui semble difficile à résoudre. « Qui? Dit quoi? à qui? Par quel canal? Avec quel effet? « . La théorie des 5 Q, on dirait qu’il se trompe de cible. Ma critique constructive est celle de l’absence du code étant donné la cible de base à laquelle il s’adresse (Cameroun-Afrique avant tout). Donc, travailler sa plume et son discours au profit de ceux là lui serait bénéfique. Le même problème que « ça a cuit ». ça se travaille d’appliquer une fusion entre l’identité, authenticité avec un discours flexible et accessible. Bref!
De nombreux rappeurs en Afrique aujourd’hui l’ont compris. Pourquoi pas Dareal? Lui qui a l’avantage avant tout d’être un bon kickeur. Il dit dans son texte « Ne confond pas Nanfang et Nagasaki ». On dirai plutôt c’est lui qui fait cette confusion. Le rythme est bon, mais le contenu coince. C’est mon avis hein…
Puis je pense que c’est pas assez fort pour un come back
Voyons l’artiste comme un produit. Placons le sur le temps et dans un contexte précis de consommation. Lorsqu’on évalue le profil, Dareal, il faut noter qu’on l’a aimé pour son RAP au début. Certes il doit évoluer, mais il doit aussi rapper, rapper pour que ça parle à une cible.
L’émulation actuelle est très faible (Echo, média, réseaux sociaux..), pas assez exposé. Le contexte actuel des « Freestyle » RAP qui courent dans le RAP kamer l’aurai pourtant favorisé. 32 mesures, kick, punchlines, vannes, gimmick, des trucs qui parlent avant tout au public d’ici qui est un repère.
Je vois bien un featuring avec Mink’s, Tenor…faire remonter la cote. Cela n’insinue pas de faiblesse, bien au contraire, juste de la stratégie. Rien de plus normal…Je ne sais pas ce qui est prévu pour la suite, vidéo? Autre extrait?? On verra, qui sait, peut-etre qu’il a pensé à tout ce que j’ai énuméré et pourra nous surprendre.
C’est ma part d’analyse, à vous de faire votre appréciation…