Après ses multiples teasers, Tenor révèle enfin ce qui se cachait derrière son annonce du remix du titre « purple lamborghini » des américains Skrillex (DJ electro) et le rappeur Rick Ross. Il faut dire que c’est à peu près la même vision que Tenor a essayé de garder sur le plan visuel. Du Dark et du bling en association, les clichés boss life, avion, champagne, grosses caisses; c’est une philosophie de vie a l’american hip hop qu’il essaie de s’approprier.
Dans la version de Tenor, il est en mode rap game. Le morceau est pompé d’ego trip et même des clash sont au rendez-vous. On a des phrases comme
« Votre rap sans moi c’est un homme sans pénis ».
Il tire froidement sur les puristes et semble indexer particulièrement Valsero, Xzafrane et les rappeurs politiques par des phrases telles que
« Donc poser sur un beat oldschool,c’est a être un bon rappeur. Rapper contre les politiques, c’est ça qu’il appelle rapper. »
« A l’époque du smart phone, vous voulez qu’on back au tchoronko… »
Tenor rappelle le contexte et la logique dans lesquels il s’inscrit en précisant que :
« Je suis Africain, normal que je fasse de l’Afro…. c’est bien de jouer le puriste, mais a ne tchoko pas les dos »
Un clin d’oeil a Stanley
« Je suis validé par les grands mollah… demande au KING KONG »
L’allégorie utilisée
Le mot Niass est utilisé trois fois dans le premier couplet, il africanise en effet ici le mot « Fuck » qu’il remplace par « Niass »…
« Niass moi ces Mboutman ave faux commentaires, Niass encore plus fort ceux qui veulent qu’on m’enterre »
Il s’auto-proclame et se jette les fleurs de façon implicite
» Je suis au studio, pas le temps de m’autoproclamer …
Je fais ça mieux, je fais pas ça bien donc toi même tu connais …
98, je suis né et si tôt pour certains, je suis le meilleur rappeur Camerounais
Un cliche sur les cachets et un message a l’égard de ceux qui le sollicitent
« Tu me veux en feat ou en prestation, pas de prix, trop de négociations, ça me bring trop de vexations, je vaux des milliards, je came pas si t’es pas chaud »
Un rappel sur la rupture avec Big dreams, le label de Locko
« Bébé je t’aime et je te quitte qu’ après trois mois j’ai le flow de Big dreams ».
En effet c’est après trois mois de travail que le contrat entre war machine, label qui produit Tenor et le label Big dreams a été rompu.
Niveau performance
On peut apprécier son flow lourd, sale comme la prod dirty qui va bien avec l’énergie du son, des phases et techniques . On perçoit les différentes variantes qu’il donne a son flow, ce qui chasse totalement l’ennui et donne plaisir durant l’écoute. Ca kicke fort… Dirty, Hardcore, Speed, Versace, Dextape, pop, voilà les températures qu’on traverse durant l’écoute.
Les défauts :
Tenor est carrément inaudible a certaines parties du morceau, faute de mixage ou mauvaise prononciation, cela crée de la cacophonie.
Le son Contient de nombreux pics, clash et gimmick mais plutôt faible en punchlines et on retrouve des expressions trop primaires telles que :
« Et quand j’arrive dans leur périmètre, ils se sentent bizarre comme quand tu niass une go sans qu’elle ne gémit »
« Mc tu joss sans moi Je m’en fous,d’abord que la plupart de vous, vos flows sont pourris »
Ca fait trop évidence et léger …
Aussi quand on écoute ce que Tenor dit dans le morceau, il n’y a aucun rapport avec le titre « Purple Lamborghini » déjà difficile à prononcer et à mémoriser pour la cible camerounaise. Il y a incohérence.
Dans l’ensemble le morceau est une grosse claque qui va sûrement faire plaire aux kiffeurs de hip hop et de rap Dirty. On n’en dira pas autant pour la grande cible étant donné le sytle. Sinon, on peut bien s’interroger pourquoi avoir tant investi sur un remix de Rick Ross, est ce juste du kiff ou alors qu’est ce que Tenor et son équipe voulait prouver. Rappelons que son titre Kaba Ngondo est sorti il y a juste deux mois. Tenor va vite, et semble vouloir s’imposer inéluctablement dans le hip hop Camerounais. En tout ça fait vivre le game et donne du boost. Regardons seulement…