Krotal est à coup sûr l’un des artistes 237 qu’on verra rarement en face si ce n’est durant des spectacles. J’ai eu la réponse à cela vendredi dernier venant de lui-même, « Je travaille 20h sur 24« , a-t-il dit lors de la conférence de presse qu’il a donné ce jour. Une conférence, mais aussi un show case 100% live dont le but était de présenter son label Ndabott production. Mais ce fut aussi l’occasion d’entrer dans les mystères de ce dernier et d’en apprendre plus sur lui et sa vision.
Pour ceux qui ne le savent pas, Krotal c’est 30 ans de rap. On peut dire qu’il est un livre de l’histoire de la « Mboa urban music » et même du Rap Africain. C’est un artiste rappeur, musicien ayant commis jusqu’ici trois albums officiels. C’est aussi l’un des rappeurs Camerounais les plus respectés et l’un des mieux outillés artistiquement. Quant à « Ndabott » il s’agit de son label, mis sur pieds depuis plus de 10 ans déjà, il présentait par cette occasion le premier projet « Ouvre les yeux » de la Ndabott familly , un disque de 06 titres dont le leitmotiv est « Laissons parler la musique ». La presse a eu le privilège de déguster un live de ce produit. Krotal accompagné de tout son orchestre, mais surtout de ses poulains PAT le reflet, Mr Leggo et Abracadabra. Des talents ayant chacun une identité propre et un style qui converge avec l’idéologie musicale du label. Mais ajoutés à ces jeunes, il y’a aussi DarX ex-membre du groupe Ak sang grave et Jahel qui n’ont pas pu témoigner de leur présence. Vous pouvez lire les attributs de chacun sur le visuel ci bas.
« Laissons parler la musique »
Krotal justifie ce slogan par le fait qu’il fabrique des artistes et non des phénomènes de buzz. La rigueur, l’art et l’atemporalité sont des éléments qui guident son idéologie. Des ingrédients qui sont hyper rares de nos jours. Monter un label digne du nom, aménager les conditions propices à la production artistique. Il en a profité pour informer de la finition des locaux de Ndabott production à Yaoundé . Un espace constitué du même matériel celui du standard international. « Cela lui a valu des années, mais il y est arrivé pierre par pierre. C’est une chose que nombreux, meme ses ainés n’ont pas réussi à faire » , explique t’il. Il en a aussi profité pour rappeler que « A di fine my gari », son featuring avec Magasco est un enregistrement de 2011. Sa vision de la musique est universelle avant d’être spécifiquement Camerounaise. De même, il a précisé que les albums de tous ses artistes sont déjà prêts. Comme quoi la musique n’a pas de temps ou d’époque si elle se veut bonne. Par contre, dans le projet « Ouvre les yeux », le constat est la plupart des titres sont sur des tendances musicales très actuelles. Toujours est t’il, c’est fait avec soin et bien défendu par le porteur du projet.
Krotal, jaloux de son art. 30 ans d’histoire, mais raconte là alors…
« On n’invente rien, ce que certains font aujourd’hui, nous le faisons depuis, les jeunes ne cherchent pas assez et on a l’impression que tout commence aujourd’hui. J’ai beaucoup d’histoire certes à raconter, mais pas à celui qui ne fait pas au moins l’effort de chercher ». Voilà…pour paraphraser Krotal suite à une de mes questions qui a mis un cheveu dans la soupe durant cette belle conférence.
Oui, j’ai demandé pourquoi ils (Lui, Boudor qui était présent et les autres anciens) ne racontent pas l’histoire? Ne mettent pas à disposition des traces qui permettent de refaire l’histoire du mouvement qu’ils ont construit? Pourquoi est ce qu’il y’a rien qui parle vraiment d’eux que ce soit sur internet, dans les livres alors qu’ils vivent encore ? Presque aucun de leurs anciens morceaux sur le web et pire sans date lorsqu’on trouve quelques rares. Aussi chaudes et audacieuses que furent mes questions, elles ont permis à Krotal de s’ouvrir et nous raconter un bout, que beaucoup ne savaient pas. Solange Beyala (Animatrice sur stv) viendra m’appuyer en faisant une révélation publique qui a surpris la plupart « Elle était la toute première rappeuse Camerounaise, et a évolué aux cotés de Benjo qui a fait le premier morceau de rap au Cameroun en 1996 ». Tant de choses que très peu de personnes savent. Oui c’est aussi ça leur rôle, de transmettre.
Pour finir
Je dirai que ce fut une belle initiative. Un spectacle apprécié, une réception et un cadre bien aménagée, un contenu édifiant. Parmi les membres de la Ndabott familly, malgré mon kiff pour le rap, je dirigerai mon coup de cœur vers ABRACADABRA qui a un talent surprenant. On a pu témoigner de sa performance et sa pluralité durant le live. Krotal quant à lui ne montre que l’exemple. Avec son expérience et son positionnement, il est indiscutablement une ressource nécessaire pour tous les jeunes qui doivent s’abreuver. Toutefois, le défi reste faire circuler ces futurs projets tant localement qu’internationalement.
Je vous ferai peut-être une analyse du projet « Ouvre les yeux » dans les jours à venir. En attendant découvrez le clip de l’extrait « Envoies moi ça sur whatsapp », nouvellement sorti.
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