Francho! Moi je wanda sur nous les Kamers, nous les fameux mélomanes, acteurs du milieu de la musique 237. Nous qui sommes forts pour ne pas faire grand chose, mais qui savont citer les références. J’entend souvent « Clash dans le game », « Grossesse dans le game », « sortie dans le game », « Piraterie dans le game », « Sabotage dans le game », « Nouvelle sappe dans le game ». En gros le game c’est un concept auquel on colle tout genre de Kongossa ici.
Mais à la base, lorsqu’on parle de GAME
Vous le savez bien, GAME en anglais veut dire simplement JEU en français. L’expression s’est faite adopter et vulgariser dans le domaine du Hiphop, notamment du RAP. Tout a réellement commencé avec les clashs et les beefs. De Tupac & Biggie en 1996 à The Game & 50 cent en 2004, en passant par NAS & Jay-Z en 2001. Des USA à la France, on parle de RAP GAME pour parler en effet de la dymanique et des mouvements qui se font dans l’univers du RAP, en se basant très souvent sur la concurrence. Actus, sorties, star system, people, innovations, fortune, dossiers, vie des artistes, labels, chroniqueurs, songs, talents, lifestyle, business et autre. Le mot Game fait allusion à toute une culture et surtout à une industrie forte et productive constituée de plusieurs entités qui font vivre le mouvement RAP. Le GAME c’est simplement l’industrie vue dans son aspect concurrentiel.
On a d’ailleurs eu des titres célèbres tels que « RAP GAME » de Rohff en 2008 où il décrit à sa façon le RAP GAME français avec un texte égotrip où il se positionne en tant que KING. On comprend de là qu’il ne s’agit pas que d’un mot. Le Game n’est pas de la fiction, mais se nourrit des réalités.
« On parle d’un transfert du RAP Français au Ricain… Ils s’improvisent tous rappeurs, acteurs, producteurs, managers, Gangsters, videurs, prêcheurs, médiateurs… Le rap game veut sa part du ghetto. Ses stratégies marketing, la taule, les braquos, bitchs en casting. Des armes en photos, il revendique la 0.9, que du bluff… »
Notre « gAME » avec petit « g »
Y a tellement de King dans votre hip-hop que la couronne doit avoir des poux. Killamel « LGP »
Moi je lap quand je nous regarde souvent parler de game ou encore d’industrie. C’est d’ailleurs depuis des années qu’on parle de GAME au Mboa. Comme dirait JAS B, ex manager de KO-C, il y’a pas encore de Show bizz chez nous. Notre gAME est une adolescente sexuellement inexpérimentée, qui veut atteindre l’orgasme prématurément, elle vibre tout le temps mais n’arrive jamais à trouver et à sentir son point « g ». A croire que le « Mon Game » dont évoque Killamel est cette adolescente.
Tout ça pour dire qu’on n’est pas prêt, en fait, on ne veut même pas l’être. Aussi vrai que le concept de RAP Game s’est fait importer partout dans les pays du monde où le RAP a excellé. Au Cameroun, on a commencé par tout mélanger. Dans notre gAME avec petit G, il y a tout, mais presque rien d’interessant.
Fait de désordre, il s’appuie sur la récupération, l’in-fondement, la Z’expertise, le Kongossa, l’impertinence, le MTV (M’as tu vu?), le buzz éphémère à tout prix, le Blogging des Blagueurs, le Gombisme, les Fakes comptes et les gens qui ont BUZZ devant leurs pseudonymes, des Z’avatars, les Z’animals, les mangeurs (Manageurs sans « a »), les Z’artistes Ping Pong, « Lézartistes soa 10 ans », les frustrés polémistes, les incompris combattus, les perdus qui ne connaissent jamais de ce dont ils parlent, mais parlent quand même, les chômeurs qui ont la connexion, ceux qui ont google mais ne font jamais de recherche, les jeunes qui ne savent pas pourquoi ils school et qui voient le blog comme une issue, les quelques vicieux qui connaissent et qui ne veulent jamais partager, les gens qui connaissent tout mais qui ne savent rien pratiquer. Tout ça « C’est la faute à Pa’a Biya » comme a dit LADY B
Tant d’attributs dans lesquels nombreux se reconnaitront. Internet a donné l’opportunité de créer une forte effervescence autour de la musique 237, ça bavarde fortement, mais ça n’apprend pas beaucoup.
La diffusion des contenus musicaux sur internet au Cameroun
Il y a une chose que nous avons compris sur la notion de Game. C’est la diffusion de l’info de façon rapide. Je l’avais démontré aujourd’hui il est existe une communication triangulaire, convergeant vers la cible (les internautes). Les pages de médias, les blogs, les micro-influenceurs, les débateurs sont les véritables canaux où le débat et la visibilité des oeuvres et des événements sont amplifiés. De Bimstr à 237showbiz, en passant par On Joss De Zik, Les récupérateurs, et tous les blogs et pages, les forums whatsapp. Tant d’accélérateurs qui suscitent l’intérêt pour la musique. Le Cameroun pullulent de blogs et pages sur lesquels ont voit les mêmes choses, les mêmes gens, bien que certains font la différence dans l’approche et la proposition. Mais est-ce assez pour parler de GAME? Le fait qu’on en parle, on en parle et puis quoi? ça apporte quoi vraiment? surtout à qui?
L’art de ne pas capitaliser
On a l’occasion de faire des débats, mais on ne débat jamais sur ce qui est réellement utile. On débat et donner son avis boiteux lorsque c’est sensationnel. La preuve, les beefs entre Jovi & Stanley, n’ont jamais engendré quelque chose de concret si ce n’est le fait de les mettre en actualité. Même si on a pu constater une concurrence, elle n’a été que pour nos claviers. C’est différent de toute l’économie engendrée par les clashs Booba / Kaaris. Les concerts au PAPOSY ont buzzé mais ça a donné quoi? En dehors de l’idée d’avoir fait un concert? Et les mêmes gens qui étaient chauds chauds sur internet, nombreux n’étaient même pas au concerts. Et ceux qui venaient aussi suivre le troupeau. Mais non! les enjeux devraient être plus grands, je ne dis pas que c’est mauvais, mais on doit avancer. Quand je pense qu’en moins d’un an, les mêmes qui encourageaient Tenor disent que c’est bientôt fini pour lui et le dénigrent.
On a d’un autre coté des acteurs qui n’écoutent pas la critique et qui évoluent au gré des petites opportunités ponctuelles qu’ils ont, au point de trôner en grand aveugle sur un pays de borgnes. Je n’insulterai pas Maahlox, ni Blanche qui ont compris comment fonctionne ce « gAME » avec petit « g », ils font à leur niveau le nécéssaire pour surfer dans le subconscient très rempli d’illusions, de ces assoiffés de sensation et d’existence. C’est bien. Triste vérité c’est que peu prennent les devants pour une vision d’ensemble réelle. Ne m’évoquez pas The « POWER » of monshung, c’était un bon projet pour les yeux, mais ça a profité à qui? comment? allez chercher. PIT-ié svp ouvrez les yeux. On a trop de talents comme TALLA! Si tu vois où je veux en venir.
L’absence de stratégies d’ensemble
Il y a pas de formule UNIVERSAL (je voulais dire universelle) pour le développement de la musique. Chaque environnement développe en fonction de ses réalités, mais il y a des bases incontournables (les compétences & la formation). C’est lors de la Cameroon Digital Music Conférence que j’ai encore confirmé qu’on court dans le sac. Je ne dis pas qu’on n’avance pas heinnnn! Je dis qu’on court dans le sac. C’est à se demander si on va arriver. On parle de quelle GAME? de quelle industrie? là où tout est fait en individuel et très souvent par un coup de chance pour certains. Quand on ne réfléchit pas à se projeter ensemble? Je ne parle pas des featurings, c’est déjà pas mal, mais je parle vraiment de modèle économique et de vision d’ensemble. La création d’un vrai sytème! L’exploitation des ressources et des talents qui gravitent autour de la musique. Des médias, des marketeurs, des RP, des Blogueurs, des juristes, ingénieurs, Evénementiels, graphistes, vidéastes, mode & models, technicien informatique, la vente et la circulation des oeuvres, la production, le spectacle, la mobilité … Non, il y a de l’exploitation ponctuelle mais pas de la collaboration pour une construction, c’est une place et chacun sa gueule en fait, sauf quand on a des gombos à se partager. Dans un tel environnement, l’à-peu-près sera toujours comme l’excellence, ce qui est bien sera adulé pour 24h et basta. Rien ne dure ne s’entretient, on s’en fout même du consommateur, on ne l’éduque pas, on ne s’éduque pas non plus, on se contente et on fait contenter.
Ça sort comme ça sort!
En gros notre « gAME avec petit g » est un ensemble de gens parmi lesquels ceux qui tchop sur les autres, ceux qui se maintiennent et se contentent de ce qu’ils ont, et ceux qui ne s’en sortent pas et qui ne font pas plus d’efforts, ils tournent comme des toumbous (asticots) dans la fosse ou au fond d’une poubelle qui attendent de se nourrir de la prochaine merde qui va tomber entrer. Cassez la fosse, ils mourront tous au bout de quelque temps comme les buzz éphémères qui les nourissent. Voilà le « gAME avec petit g »
« Dis moi quand ça sort, ça buzzer à mort ». Dixit Jovi dans « Où même »
J’ai des questions qui restent toujours ouverte pour les labels au Cameroun. Quel est le chiffre d’affaire que vous faites? et comment vous le faites? Quelles sont les traces? Quelles sont vos perpectives de développement? Sur quel moyens allez-vous vous appuyer? Quels sont les chiffres de vos ventes entre 2018 et 2019? Qu’est qu’on peut vraiment apprendre de vous pour évoluer? Qu’en est t’il de votre contribution à l’économie du pays et votre part sur l’échiquier musical continental? Quel est le modèle ECONOMIQUE à entrevoir dans les 05 années à venir afin d’implanter une industrie musicale locale tenant compte de tous ses contributeurs?
Continuons de tourner dans notre « gAME avec petit g » dans le contentement. A construire des buldings sans fondations solides, et on verra!