Une initiative qui arrive comme une aubaine dans un milieu où la compréhension du métier de manager est complètement biaisée. En général, la majorité des managers camerounais le deviennent par concours de circonstances. Très souvent c’est par la volonté de voir un(e) ami(e), un petit frère ou une petite sœur réussir dans la musique qu’on devient manager. Parfois, ce désir n’est toujours pas accompagné des compétences nécessaires. Nombreux sont ceux qui se lancent et après sur le tas et à force des expériences.
Pourtant, malgré le nombre de personnes qui se proclament MANAGERS, l’activité reste très mal connue au Cameroun. On a tendance à tout mélanger et la confusion n’est jamais loin. Un COMMUNITY MANAGER, un « COMMUNICATEUR » , un BLOGUEUR, un BOOKER (AGENT) ou encore un ANIMATEUR RADIO/TV; Tous, en fonction de l’heure, se transforment en Manager le temps d’un Buzz. De plus, cette petite minorité visible des managers de la musique urbaine véhicule de fausses images et idées qui font office de vérités universelles. Fort de ce constat, il est donc question pour le MANABOCA d’apporter de la lumière sur ce métier afin de faire émerger une nouvelle génération de managers plus compétents et mieux instruits dans le domaine.
Le MANABOCA pour ceux qui ne le savent pas encore désigne l’association des Managers et Bookers d’Artistes du Cameroun. Initié par Patrick Fiong (Manager camerounais) et impulsé par Tony MEFE, le collectif MANABOCA a vu le jour il y’a environ 2 mois et s’engage dans plusieurs missions dont la finalité est la structuration de la filière musicale Camerounaise. C’est surtout le désir de compenser le déficit de compétences des jeunes managers, de créer une synergie entre les managers et de favoriser la présence des artistes camerounais sur la scène internationales qui anime ces ainés désireux d’assurer la relève. Dans son déploiement et ses actions, le MANABOCA entend organiser des ateliers de formation, conférences et causeries animées par des professionnels de la filière musicale nationale et internationale. Tout cela est axée sur les conseils, l’orientation et le partage d’expériences.
De ce fait, deux rencontres ont déjà été organisées entre Yaoundé et Douala et la première formation des managers d’artistes a été lancée. Celle de DOUALA a débuté ce lundi le 1er Mars à l’Institut Français du Cameroun et deux autres sont également prévues à Yaoundé et Garoua. Après cela, d’autres ateliers spécifiques seront organisés autour des concepts clés de la musique comme l’édition, la distribution et les droits d’auteurs encore incompris dans notre environnement.
Les dés sont lancés et c’est l’occasion pour les managers, aspirants et même les artistes d’obtenir les bonnes informations, renforcer leurs capacités avant d’intégrer la filière musicale camerounaise. Car, contrairement à l’impression qui est donnée dans cet environnement, il y’a de place pour tout le monde puisqu’avec le temps la scène musicale camerounaise est constamment renouvelée.