Ce sujet m’est venu comme ça au piff alors que j’étais dans mes souvenirs. Les souvenirs de mes débuts avec le monde la musique, car comme vous le savez, je suis à la base rappeur. J’ai fait un flashback 10 ans en arrière lorsque je débutais le RAP.  Je fais le constat que cela est passé par un ensemble d’étapes qui m’ont conduit progressivement à acquérir ce statut. De mon constat, autour de moi, dans les histoires des artistes que j’ai parcourus, et même à partir de ceux qui viennent me voir aujourd’hui, je puis vous dire que c’est la même.

Je vais faire le déroulé de  13 choses qui marquent la construction d’un artiste de musique en herbe

  1. Etre mélomane

Certains naissent dans des familles de musiciens ou grandissent en faisant des chorales mais ce n’est pas le cas pour tous. Au départ pour la plupart, on découvre la musique et on l’apprécie. Très souvent on en devient accro et sensible à tel point qu’il est impossible de vivre sans musique. C’est du 24h sur 24.

  1. L’interprétation et l’apprentissage d’instruments

Pendant qu’on écoute les autres, on se laisse plonger dans ce qu’on écoute et à un moment, on commence à répéter ces chansons au quotidien. Puis il arrive que souvent dans sa chambre ou dans des petits événements (pour ceux qui ont le courage), on se met à faire des interprétations. C’est là qu’autour de vous on commence à dire le chanteur, le rappeur, quoi que vous soyez ou pas médiocre. Pour les musiciens, c’est le cas d’apprendre jouer des instruments et savoir composer à partir d’eux

  1. La décision

Elle est difficile à prendre, très souvent on tâtonne, on hésite. On se dit qu’on n’est pas fait pour cela et après on se dit que oui pourquoi pas? Jusqu’au jour où on trouve la motivation d’écrire son premier texte d’essayer sa première composition.

  1. Les textes et la composition

C’est une étape cruciale. Au début on a mille idées en tète à tel point que parfois on croit qu’on n’en a pas. Les idées se mêlent et on se réfère parfois à ses influences pour écrire ses premiers textes. Trouver le sujet est un exercice difficile, car tout dépend de qui on est, de ce qu’on a écouté et de ce qu’on veut partager. Pour les rappeurs, au départ le défi est de pouvoir produire un texte à rimes qui tient la route. Certains se mettent au beatmaking afin de concevoir eux-mêmes leurs musiques.

  1. L’exercice sur les aptitudes

Le talent n’est pas le même pour tous. Pour certains selon l’intelligence musicale, il est plus facile pour certains de s’adapter que pour d’autres. Apprendre à poser sur un beat, apprendre la musique, son jargon, apprendre à chanter, travailler sa voix.  Il faut passer par tout cela pour arriver être un futur faiseur de chansons.

  1. Le choix du type de musique, du genre, du style

il est très souvent dépendant du genre qu’on préfère et des artistes qu’on écoute, mais surtout il dépend de nos capacités naturelles. Il faut choisir son style de musique, son genre, et même son sous genre (Rap conscient, rap égotrip, trap, Rnb, gospel,makossa, pop, salsa, story telling , fun…). Certains ont tendance à se tromper et cela affecte toute leur évolution car plu tard ils ne savent pas toujours quel type de musique ils font.

wizkid dans ses débuts
  1. La passion

Le degré d’implication et la volonté participent beaucoup pour la transition d’un statut anonyme à celui d’artiste. A un moment, ça devient envahissant, dominant et routine. On passe tout le temps à écrire, chanter, à se corriger à écouter la musique. Elle devient comme une amie inséparable.

  1. Les Face B 

Les « face B » sont des instrumentales de chansons connues qui sont exploitées par d’autres non-connus ou pas. C’est le début de l’évaluation. On va souvent prendre des beat de chansons déjà connus qui nous accrochent afin d’y composer nos premières chansons. Pour certains c’est un bon moyen d’apprendre et de comparer sa performance face à la version originale. C’est aussi un moyen d’économiser au départ. Mais parfois ça devient un obstacle à la créativité chez certains qui ont plu tard du mal à monter leurs propres beats.

chercheur d’or- rappeur Camerounais
  1. Le studio/Les maquettes

C’est toujours une expérience inoubliable et marquante. Si l’on n’a pas fait de studio durant sa vie, le jour où l’on entre en cabine pour une session d’enregistrement, on se redécouvre. La plupart du temps, on ne reconnaît même pas sa propre  voix et on en est étonné. C’est aussi un jour de transpiration et de forte émotion. Car c’est là que débute la fabrication du produit.

  1. S’écouter et se faire écouter

Lorsqu’un artiste a déjà sa maquette, il est ému et en général peut passer des jours à s’écouter, c’est ainsi qu’il identifie ses lacunes, s’apprécie, se découvre et identifie sa voix. De la même façon, il va proposer à son entourage de l’écouter et très souvent les évaluations de ceux-ci lui permettent de qualifier son travail face aux attentes.

  1. Les premiers spectacles

Ce n’est pas le cas pour tous, mais les premières scènes que l’on fait sont une transition cruciale pour le développement. Certains sont impatients, certains paniquent, certains merdent et d’autres assurent, mais l’essentiel au départ c’est de s’exprimer devant un public. C’est aussi un moyen de s’évaluer, car on voit son niveau, son attitude et l’effet qu’on donne aux gens. Au début, la plupart des futurs artistes sont prêts à tout zapper pour avoir l’occasion de monter sur une scène.

  1. Les face A (la créativité)

C’est ici qu’on commence à voir le sérieux et la vraie capacité du futur artiste notamment sur le plan créatif. Car, il commande des beats ou les compose selon ce qu’il a à développer.

  1. La prise de conscience qu’on est artiste

A un moment donné, on intègre le fait de ce changement afin d’accepter et adopter son statut d’artiste ou artiste en devenir. Tout en l’assumant. C’est là le début de ce qui devenir sa nouvelle vie, celle de quelqu’un différent des autres. A partir d’ici, de nombreux paramètres vont entrer en jeu. La volonté, le niveau de talent, les opportunités, l’encadrement, le registre, les moyens, une équipe, des morceaux, bref tout un édifice qui va dépendre du temps et ses aléas.

Je suppose que 80% des artistes ont passé ces étapes avant leur début de carrière. Bien avant de vouloir être produit, être artiste. Participer aux concours  est aussi une étape, mais qui vient après celles-ci car à ce moment l’artiste en herbe est déjà sûr qu’il est un artiste.

 

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