Salut Bonas!
Salut la team « Voilà-moi » et salut à tous les web lecteurs.
Aujourd’hui tu tiens le programme « Ma morning » sur la chaîne de radio Médiafrique , mais , durant des années l’on t’a connu comme animateur du programme « Le métro du soir » sur la radio RTM à Douala.
1) Et tu nous expliquais quels sont les motifs qui expliquent ce changement de média ?
Je suis parti de RTM Radio en fin septembre 2016, parce qu’au bout de 5 ans j’avais besoin de changer d’air et d’explorer ma carrière dans un environnement qui me donnerait plus de latitude de création. J’animais un programme urbain en début de soirée, LE METRO DU SOIR qui m’a permis de voir l’immensité des talents de la jeunesse camerounaise, et de rencontrer et interviewer des monuments comme Manu Dibango. Et c’est cet esprit que j’ai également ramené au réveil de Médiafrique Douala 99.9FM Douala, dans le M.A. MORNING.
2) Bonas c’est des années d’expérience avec la radio, peux tu nous refaire en bref ton parcours dans ce domaine des médias ?
La radio et moi, c’est une idylle pas toute rose. Juriste de formation, il m’a fallu renoncer à une carrière d’avocat pour m’investir dans cette passion devenue mon métier. En écoutant des tenors comme Amobé Mévégué, Claudy Siar ou Serge Pouth, Bafoussam m’a vu essayer ma voix au micro de Radio Star, avant d’aller draguer des oreilles étudiantes à la Dschang University Radio où j’ai vécu une auto-formation inoubliable. Il m’arrivait de dormir au campus pour profiter de la connexion internet plus fluide la nuit afin de streamer NRJ ou Skyrock. Et plus tard sous le sky de Douala, j’ai traversé une brève aventure en chaine info à Hit Radio avant d’arriver à la Real Time Music Radio en 2011, où j’ai réellement donné une identité à mon statut d’animateur de radio. LE METRO DU SOIR m’a permis de voir naître toutes les vedettes qui font vibrer les musiques urbaines aujourd’hui, formant petit à petit une industrie qui mérite mieux qu’un Disque d’Or français ou un prix aux MTV Awards en 3 ans.
3) « Le métro du soir » était un programme prime time ayant acquis une certaine notoriété, penses tu que « Ma morning » pourra engendrer les mêmes effets?
Dans le M.A. MORNING, c’est la joie de vivre distillée dès le petit matin pour réveiller les gens. Je garde mon ADN côté vannes et humeur musicale forcément urbaine, et avec le temps, on construit un RDV où la communauté de mes auditeurs prend plaisir à se réveiller tôt, et à voyager mieux que dans un Métro.
4) Dans « le métro du soir », l’on avait un contenu assez varié, appuyé sur le divertissement, mais aussi la promotion des musiques urbaines camerounaises. Comment es tu arrivé à t’intéresser à ce secteur qui, il y’a quelques années était encore en quête de notoriété ?
Mon attache avec le Hip Hop vient de ma plus tendre jeunesse où on a tous aimé 2Pac, Sisqo, Booba ou Usher. Puis Krotal, Koppo, Ak-Sang-Grave, Boudor… En faisant de la radio, en plus dans une émission où les auditeurs, jeunes, demandaient à écouter des chansons, je me suis rendu compte que leur intérêt ne portait presque exclusivement sur du contenu français, américain, nigérian ou ivoirien. En 2011, on sortait d’une longue époque de grande disette où malgré la force des talents dans le Hip Hop Kamer, les jeunes, constituant la majeure frange de la population camerounaise, n’avaient pas de grosses stars locales dont les vidéos faisaient 40 millions de vues. Je me suis dit qu’ils méritaient de connaître ces talents qui heureusement proposaient de plus en plus un contenu local, joyeux, compétitif à l’international. Jules Nya du label Mumak m’a fait découvrir des extraordinaires inconnus nommés Jovi, Magasco, Reniss… Un ami nommé Stanley Enow a sorti un ovni intitulé Hein Père…A force de les diffuser, et à force de leurs efforts, le public a trouvé en eux leurs nouveaux modèles. Et j’ai compris l’importance que ce travail militant avait…
5. Sinon, parle-nous un peu du contenu de « Ma morning » et de ton expérience à médiafrique jusqu’ici…
Le M.A. MORNING est une matinale urbaine orienté vers le jeune dynamique de 15 à 40 ans en moyenne. Qui s’intéresse à la politique de son pays et du monde, qui est connecté sur internet et les tendances hype, qui est curieux sur l’information, la santé, le Droit, le sport, qui écoute Richard Bona, Tenor, Major Lazer ou Fally Ipupa. MEDIAFRIQUE est un cadre fertile où les jeunes équipes travaillent pour mieux réveiller Douala. Jusqu’ici, tout va bien.
6. Bonas est aussi un des animateurs locaux dont l’image est très souvent associée aux marques. CCA, Tecno Phantom ou Mutzig star 2016 (dont tu étais présentateur tv). Que peux-tu nous dire par rapport à ces collaborations que tu fais avec les marques ?
Avec les marques nationales ou multinationales, c’est du business. Même si j’ai fait une campagne d’affiche pour Banque Atlantique, c’est ma voix qui en premier m’a lié à ces institutions. En dehors de mon travail permanent d’Animateur de radio, je me suis dit qu’il fallait explorer les libertés que m’offre mon talent vocal. Et c’est ainsi que j’ai signé une centaine de spots pour quasiment toutes les Grandes Entreprises basées à Douala. Ma notoriété est tributaire de ces diverses vies : ma qualité d’On Air Personnality a renforcé ma signature de comédien voix off qui à son tour permet un meilleur rayonnement de l’animateur que je suis.
7. « Ma morning » a été annoncé par une campagne de communication faite par la radio médiafrique qui passe par plusieurs supports notamment l’affichage urbain dans la ville de Douala. On voit ton image sur des Affiches et banderoles, c’est rare chez les animateurs locaux. A ton avis, quelle est la réelle importance du personal branding dans le métier d’animateur ?
Le branding est capital. Une radio est une société qui vend des services à travers des marques que sont les animateurs, les Djs ou les journalistes. Si une firme brassicole investit des milliards pour te faire comprendre qu’un soda est plus séduisant que Miss Monde, pourquoi une radio ne le ferait pas pour ses portes étendards? Dans un monde influencé par la culture de l’image et du spectacle, où on est en permanence dans un show non stop, le branding est capital.
8. On te remarque très proche de tes confrères Brice Albin et Fidjil, quels sont vos réels rapports vu que vous êtes en quelque sorte des concurrents professionnels ?
A la sauce de la concurrence professionnelle, nous avons préféré ajouter des épices de complémentarité. Les mutations qui s’opèrent tant dans les médias que dans le paysage musical, on les a vécues quasiment ensemble. Sur les scènes du Douala Hip Hop Festival et dans plein d’autres projets. On se complète, dans le respect sans que l’individualité de chacun ne soit effritée. A Dschang, avec un ami aussi talentueux animateur, Eric Fopoussi, j’ai rencontré Brice Albin, que j’ai ensuite retrouvé à Douala. Dans la capitale économique, j’ai trouvé Fidjil à la RTM où notre feeling pour les cultures urbaines nous a liés. C’est des confrères, des frères, des amis formidables.
9. Parlant de musique, quelles sont tes impressions sur l’évolution de la « Mboa urban music » en 2016 ?
De Hein Père à Do Le Dab, il y a un vrai Boom qui démontre que le Cameroun est de retour sur la scène des musiques urbaines en Afrique. Sur le continent les hits kamers occupent régulièrement la tête des charts sur des chaînes de tv crédibles, et les artistes du mboa sont de mieux en mieux cotés par les événementiels. Franko vit à Douala et pourtant il a eu un single d’Or pour coller la petite décerné par le marché musical français où des natifs ont du mal à être diffusés en radio. Grâce à internet, au talent des chanteurs, rappeurs, réalisateurs, infographistes, auteurs, compositeurs, les choses se font et le succès des uns appelle les autres à plus de travail, le rayonnement des uns révèle les vocations des autres. De Buea à Douala, de Yaoundé à Bamenda, de Alpha Betta à Big Dreams, de Motherland à New Bell Music, les artistes démontrent que la jeunesse est capable, même dans les conditions très difficiles, de construire un meilleur vivre ensemble. Quelque chose a démarré et se passe. Mais il faut continuer à travailler pour organiser tout ça, dans un pays où l’artiste en général a un statut fragile.
10. Quels sont les projets de Bonas en 2017 ?
En 2016, j’ai appris plus à faire qu’à dire ce que je vais faire. Alors je préfère que les faits de 2017 parlent positivement de ce que je projette en ce moment. Ecoutez régulièrement le M.A. MORNING sur MEDIAFRIQUE Douala 99.9FM et via l’appli téléchargeable sur playstore. Je souhaite une fructueuse année 2017 à tout le monde.
Merci BONAS de nous avoir accordé cet échange. La team Voilà-moi ! te souhaite une heureuse année 2017.