Oméga, Numéro un mondial, Rabba Rabbi, The King of Makossa Love, Turbo d’Afrique, Tenant du titre, Adonaï, le Neveu de Jésus, Effata, l’avocat défenseur des femmes, Pelé, telle est la multitude de noms qui ont été adoptés par lui-même ou donnés au fil des années à ce monument de la musique camerounaise : Petit Pays. Claude Adolphe Moundi dit Petit Pays est un artiste compositeur, instrumentiste, producteur et découvreur de talents camerounais. Avec plus de 40 albums, plus de 04 disques d’or et plus d’une vingtaine de singles, Petit Pays est certainement l’artiste qui a la carrière la plus riche du Cameroun. Créateur du Makossa – Love (un mélange de Makossa, Zouk Love et un peu de musique congolaise), c’est un génie qui crée à la fois admiration et polémique.
Début et parcours musical
Né le 05 juin 1967 à Douala, Petit Pays est l’aîné d’une grande famille. Élevé par sa grand-mère car son père était absent, il développe très rapidement des qualités de responsabilité pour prendre soin de ses petits frères. Son surnom lui vient de son père qu’on appelait « Grand Moundi » ; On a donc commencé à l’appeler affectueusement « Petit Moundi » et « Moundi » signifie en langue duala « pays ». Petit pays rêvait d’abord d’être footballeur mais l’environnement musical dans lequel il grandit et sa passion pour la musique finissent par l’emporter. Petit Pays commence en interprétant les titres les titres des artistes de cette époque tels qu‘Ekambi Brillant, Néllé Eyoum etc. La musique l’absorbe tellement que même à l’école il se fait remarquer pour ça. D’ailleurs sa passion finit par absorber ses études. Petit Pays veut jouer dans la cour des grands et il veut enregistrer en studio. Mais à cette époque, c’est à dire dans les années 80, il n’est pas facile de trouver et de taper dans l’œil d’un producteur, même avec du talent. Rabba Rabbi s’envole donc en 1985 pour l’Europe dans le but de concrétiser ses rêves dans l’eldorado musical africain d’antan, la France. Mais ce rêve sera de très courte durée car un plus tard, il est rapatrié parce que son visa est expiré. Marqué par cette expérience et le gouvernement français rude de ce temps, il sort son premier album en 1987 et l’intitule « ça fait mal ».
Cette expérience en France lui inspirera également le nom de son orchestre, les sans visas. L’année suivante, il enchaîne avec un autre album « ancien parigo ». Petit pays commence à devenir populaire un peu partout en Afrique avec son orchestre les sans visas. Année après année, à chaque sortie musicale c’est un succès total. Ses concerts sont toujours très spectaculaires. Il est l’un des artistes les plus décorés et les récompensés de la musique camerounaise.
Polémiques et influences
En 1996, il crée la polémique avec son double album « classe féminine/ classe masculine » en posant nu pour la pochette. Mais l’album connaît un succès énorme avec 50.000 exemplaires écoulés en une journée. En 2005, il défraie de nouveau la chronique en s’habillant et se maquillant comme une femme pour l’album « la Monako ». Il revient encore sous les feux des projecteurs avec les textes du titre « Nioxxer » qui prône un peu l’homosexualité.
Petit Pays fait parler de lui chaque année avec des débats que ce soit par rapport à sa musique ou sa personne. Et les anecdotes sur lui, il y’en a tellement qu’on ne pourrait tous les recenser en un seul article. En 2009, il disait avoir donné sa vie à Jésus et délivré de tous ses démons. Cet événement a été médiatisé par Emmanuel Tv. Il n’a jamais également rompu sa passion pour le foot. Il devient le dirigeant du club Caïman cette même année et le fait monter en première division. L’oméga est un artiste très influent au Cameroun et même en Afrique.
Salatiel a rendu un hommage dernièrement à ce monument pour son cinquantenaire en faisant un feat avec lui. Les meilleurs de chaque génération ensemble pour nous faire danser.
Petit Pays a découvert plusieurs talents et a participé à l’éclosion des artistes tels que Mathématik, Monny Eka, Hervé Nguebo, Samy Diko, Xavier Lagaf, Njohreur… Il est l’artiste le plus écouté du pays. Il a traversé des générations. Pour les chansons populaires, il en a tellement. « ça fait mal », « Maria », « Nioxxer », « c’est bon », « Mumi », « Oméga » et « Eboki » etc.