La période ne pouvait pas mieux tomber pour Sojip qui vient de livrer le titre « 9 fort ». Nous sommes justement à la fin de l’année scolaire et il y a de nombreux élèves qui reçoivent leurs résultats. En fait comme on le sait au Cameroun lorsque tu as une moyenne située dans l’intervalle [9,5 – 9,99], on dit que tu as « 9FORT ». Pour beaucoup c’est une note de consolation qui stipule que l’élève s’est bien battu. Mais à la maison ce n’est pas toujours comme ça.
Sojip a donc décidé de nous narrer la situation d’une jeune élève à la maison après qu’il ait reçu une moyenne de « 9 Fort ».
En termes de style, on a bien le Sojip habituel, ce morceau s’inscrit plus que dans le sillage de « Lettre à mon ex » que celui de ses égotrip habituels. Musicalement c’est du hiphop underground avec des percussions africaines en fond, ça fait côté kwatta style lorsqu’il y met sa voix. Platonique et linéaire dans l’ensemble, c’est bien à l’image du rappeur qui est plus concentré sur le story telling. La plume de Sojip est fun, décrit la réalité avec un zeste d’humour prononcé. Des termes simples et un agencement plutôt captivant. Il rapporte la façon d’appréhender la situation par la mère, le père et celui de l’enfant zélé Le ton aussi a son importance car il y met un peu de théâtre en imitant le père ou la mère.
Des extraits tels que:
« Un gars se bat pour être respectable, au lieu d’apprécier ses efforts, il back on demande que c’est quelle moyenne ça? …Des questions qui énervent mais tu vas do comment à part tchop maîtrise, elle te rappelle que le dimanche tu ne go pas à l’église »
« Quand le vieux te take pardon fermes ta bouche…Il commence à te dire qu’il ne te comprend pas, avec toute la chance que tu as, ça c’est quels résultats?… Il te vectorise qu’il ne veut plus voir tes amis passer. Il veut changer toutes tes habitudes parce qu’il est fâché »
Tous ceux qui ont déjà eu de mauvais résultats à l’école ont sûrement déjà vécu ce que nous raconte SOJIP, en commençant par moi-même. Vous remarquerez que SOJIP utilise en majorité le Camfranglais dans son texte, il conjugue même certains verbes. C’est quelque chose d’authentique et très représentatif bien que codé et fermé pour des non-Camerounais.
Quelques traductions :
- Elle ask : Elle demande
- Tes djangas : Tes petits frères
- Un oncal : Un oncle
- Back les dos : Rembouse l’argent
- Elle begin : Elle commence
- On yaait qu’elle me brassait : On entendait qu’elle me menaçait
- Me voilà dans les blèmes : Me voilà dans les problèmes
- La mater à Bolè : La maman a fini
- Tu go dans la Kame : Tu vas dans la chambre
- Le répé va back : le père va rentrer
- Go au school : Aller à l’école
- Il te vectorise :il te donne les vétos
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