Aussi vrai que la critique peut être positive, commençons déjà par féliciter l’organisation qui a relevé le défi d’offrir une cérémonie riche et vivante. Depuis la communication jusqu’à l’aménagement et la valorisation du concept, cette édition a fait un carton. Du podium sublime aux lumières brillantes et les prises de vues bien calées dans la salle
Toutefois, il y a des détails que tout le monde a pu remarquer (l’organisation incluse) sur lesquels il est important de revenir.
Tout d’abord la durée du show.
07 heures de temps pour un show tv. Hyper excessif, l’organisation a voulu trop bien faire à tel point que l’évènement a viré à un moment dans l’ennui. Selon nos sondages, la plupart des téléspectateurs n’ont pas pu le regarder jusqu’à la fin. Ce prolongement de durée étant du à deux faits :
- L’excès de publicité
Sur les 06 heures de l’évènement, les publicités seules en ont consommé plus d’une heure. Cela faisait perdre le gout. Comment peut-on faire asseoir plus de 1500 personnes venues vivre une cérémonie pour leurs pomper des publicités ? A mon avis, il n’était pas nécessaire de les remettre en boucle. Elles étaient longues. De plus il faut noter que certaines de ces publicités n’étaient pas de qualité et détérioraient un peu l’image de l’évènement et rabaissaient son standard.
- L’excès de prestations musicales
On ne peut pas faire passer tout le monde. Je ne sais pas pourquoi l’organisation a programmé autant d’artistes. Près de 15 prestations, et une mauvaise gestion du timing.
Ensuite revenons sur les récompenses.
Rappelons que les votes du public comptaient pour 30% et l’évaluation du Jury pour 70 %. Le jury composé bien sûr de personnes dont on ne va pas remettre la notoriété en cause, notamment Aubin Sandjio, Annie Anzouer et Daniel Ndo (Oncle Otsama). Si la plupart des récompenses n’ont pas été remises en cause, il faut bien noter quelques n’en ont pas échappées . On a là un jugement qui n’appartient pas au public, mais le sort des artistes dépend de ces trois personnes. Allons savoir ce qu’ils évaluent. La qualité artistique forcement. Mais cela devrait se faire plutôt lors du tri des nominés.
Nous avons par exemple le trophée remis à Ferre Ngola pour le prix de meilleur artiste Africain. Etait-ce objectif ?
Puis le meilleur vidéogramme remis à NS pictures… Quel membre du jury avait la compétence d’évaluer cette catégorie ?
Deux artistes pour une catégorie, il faut dire que l’organisation s’est ici elle-même rattrapé car tout part des nominations qui n’ont pas été bien agencées. Toutefois, reconnaissons que cet ajustement valait la peine, surtout dans le cadre d’un concept qui transgresse les normes dans l’ensemble.
Perspective : Le problème des Canal 2’OR repose sur deux choses.
Tout d’abord, les nominations
On en a parlé, reparlé d’ailleurs lorsque les listes sont sorties. Nous avons interviewé le porte-parole Liliane de Massok qui nous a précisé je cite « Les résultats issus des différentes fiches de présélection sont remplies par nos personnes ressource, en qui nous portons toute notre confiance ». En effet ces personnes ressources semblent ne pas être de bon renseignement. L’organisation en a pris un coup pour cette édition et devrait penser à bien identifier les profils à l’avenir.
Daphne et Lab’l en révélation alors qu’elles sont bien connues depuis 2014. Tenor qui n’est pas révélation. Ni Mani Bella, ni Daphne, ni Kareyce Fosto dans les nominations de la catégorie meilleure artiste féminine. Pourtant Beko Sadey,Nono Flavy et Chantal Ayissi qui n’ont pas fait grand-chose durant cette biennale y figuraient.
- Puis, le fait d’avoir deux ans d’écart.
Une chose est claire il vaut mieux faire selon ses moyens et c’est dans cette logique que le comité des Canal 2’OR s’inscrit. Toujours dans la dite interview, Liliane de Massok nous disait « les difficultés à couvrir notre cahier de charges ont eu raison de notre enthousiasme et nous ont contraint pour préserver la qualité et le positionnement de notre cérémonie, à une biennale ».
Canal 2’OR est surement la seule récompense artistique à évoluer sur une biennale. Mais cela peut-il être contrôlé? Le problème restera le même, puisque l’on aura des artistes de 06 mois d’activité en challenge avec certains qui ont près de 02 ans. Les featurist et Franko en ont pris un grand coup. Si l’on était en mars 2016 ils auraient été forcement les vainqueurs dans plusieurs catégories.
Toutefois il faut préciser que ce système pourra permettre aux artistes et cinéastes d’inscrire leur projet sur la durée. Que sera TENOR qui a le vent en poupe actuellement dans 2 ans ? Encore faudra-t-il que l’organisation puisse faire une bonne veille. Tout semble montrer qu’il y aura toujours de l’iniquité. Mais ne soyons pas pessimiste, attendons de voir.
En tout cas, si l’organisation en a décidé ainsi, nous n’avons qu’a nous y faire. Aussi vrai que ce projet qui a une importance capitale pour l’essor de la culture nécessite beaucoup de moyens, nous en avons besoin. En tant qu’observateur et soucieux du développement culturel, on ne peut exclure notre volonté qui par une implication externe et un regard critique.
Merci au Comité d’organisation de nous avoir fait vivre cette grande édition. Dans un pays ou la culture a du mal à avoir un soutien reel, Canal 2 par ce projet joue un grand role de conciliation et d’impulsion. Vivement, de belles choses à l’avenir.
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Rien de fameux à dire si ce n’est bonne continuité dans cette dynamique en espérant que la cible saura prendre acte de tous ces efforts consentis pour améliorer la qualité de leur prestation scénique et musicale
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