25 janvier, date mémorable dans le secteur de l’entrepreneuriat et du numérique au Cameroun. Proposer une forme d’échange entre des professionnels de divers secteurs du numérique et les responsables des entreprises locales. Organisé par l’agence Brand Voice, Douala Connect se veut être un événement annuel dédié à la transformation digitale des entreprises. C’est donc autour de plusieurs thèmes & sujets que le panel s’est constitué, des intervenants qui tour à tour offraient leur expérience et leur expertise.
Les Intervenants
A ce « rendez-vous du donner et du recevoir » ont été présents, Blaise Etoa, Chef du département de communication chez Orange Cameroun, qui fut modérateur de la conférence. Aux grands mots les grands moyens, je ne peux pas vous dire que je ne me suis pas incliné devant sa prestance, sa dureté et l’éloquence qu’il dégageait. Il m’a inspiré car l’homme sait se tenir devant les Hommes.
Jean Louis Ntang le chairman de la conférence, dans son exposé nous a montré cette vision futuriste, non assez optimale et ce panorama d’opportunités qu’offre le digital aujourd’hui. Une justification de contexte car il faut bien le comprendre, l’Afrique est déjà dans la course, l’Afrique est capable et est porteuse d’innovations. La Cameroun doit saisir cette opportunité de l’ère techno-numérique.
Puis, je m’en vais faire un « éloge », c’est rare de ma part à l’éminent Manager qu’est M. Noel Alain Mekulu, le directeur général de la CNPS. Après son intervention, je me suis dit comme tous les participants aussi (probablement) : Il fallait Douala Connect. ! Oui, parce que ce Monsieur nous a connecté à la solution, aux solutions celles que le Digital lui a permis de mettre pour l’institution qu’il dirige depuis 09 ans. Pragmatique dans son discours, la chose aimée chez ce speaker c’est surtout sa culture du numérique, sa mise à jour sur les nouveaux domaines et surtout son mode de leadership qui est plus participatif qu’autoritaire. L’Afrique a besoin de tels hommes. J’ai surtout retenu avec lui que grâce au digital, il a pu épurer son entreprise du non nécessaire, optimiser sur l’efficacité. Son leitmotiv : « Pas d’amélioration de performances sans stratégies d’amélioration ». Son regard sur l’état actuel de notre contexte. Pour que la transformation numérique se fasse au Cameroun, il faut que les internautes et blogueurs maintiennent la pression sur les autorités administratives.
Notre Guest spéciale était Nour Bouakline, cette femme experte du marketing digital, formatrice qui fait le tour de l’Afrique pour partager ses connaissances autour de la question. Apporteuse de solutions, son exposé sur le Social Media en Afrique montrait bel et bien un découpage parfait et une adaptation au contexte. Ce qu’elle a appelé le Digital à l’Africaine. Passionnée et factuelle, elle nous aura montré comment les médias sociaux peuvent apporter une solution à la visibilité des entreprises. Pour elle, il est important de faire confiance aux talents locaux car il y’en a. « Les réseaux sociaux ont donné la parole aux internautes, ils sont plus crédibles que les marques. Il faut donc y être pour améliorer sa réputation et renforcer la relation avec les clients » J’aurai aussi retenu son principe des 4 B pour le community manager lorsqu’il engage une marque ou autre : Bon Contenu – Bon moment – Bon Canal- Bonne Personne.
Je dois vous avouer que je ne suis pas trop fan des discours des universitaires, car très souvent ça manque de pragmatisme et de débouchés. Par contre, celui-ci m’a offert une analyse sociologique passionnante autour la « Sociologie des réseaux sociaux ». Pr Armand Leka Essomba puisqu’il s’agit de lui est sociologue, chercheur et enseignant. Son exposé était si riche. Un développement parti de l’empirique pour palper la situation actuelle. Du lien social originel qui caractérise la vie des hommes, les réseaux sociaux arrivent comme un prolongement et une continuité de la recherche permanente du rapprochement-Besoin humain. « Je suis connecté, donc je suis », représentation du sujet qu’il a appelé « Homo-Numéricus », l’Homme contemporain qui place le besoin d’être connecté désormais comme une nécessité. « Si tout est possible, tout ne devrait pas être souhaitable ». « Nous ne détruirons que par l’école ce que l’école a construit ». Le cours était sucré !
On ne parlera pas de digital au Cameroun, encore moins de social media au Cameroun sans parler de Chedjou Kamdem, notre geek à nous. Le spécialiste qui veille sur l’évolution des réseaux sociaux au Cameroun. En plus de ses conseils, ce dernier nous a offert un état des lieux sur le l’usage des RS par les marques. Des statistiques sur la présence des internautes Camerounais sur les différentes plateformes en ligne. Des données utiles pour une marque au Cameroun. Vous trouverez toutes de données sur son blog www.histoiredecm.com
Dr Gérard Eyoum, le « hacker » non je veux dire l’expert en cyber sécurité. Il a été dans cette conférence le profil du technicien du numérique. Sa valeur ajoutée a été de montrer à tous les participants la limite et les dangers liés à l’usage des moyens informatiques. Des histoires à couper le souffle. L’explication du hacking et de ses différentes méthodes. La salle était surprise face à tous ses témoignages. Je ne vais pas être long sur lui, parce que pour ce cas, il fallait le vivre pour comprendre. Je retiens que l’on n’est jamais à l’abri lorsqu’on utilise la technologie. Mais surtout que la plus grande arme du hacker c’est son intelligence. Ah oui ! Il y a des personnes avancées comme ce Camerounais.
La nécessité de digitaliser la presse écrite s’impose, c’est ce que nous apprend M. Thierry Ekouti, Créateur du journal « Le quotidien de l’économie » et de « Comnews ». Ce dernier nous présenté la situation de crise par laquelle passe la presse écrite aujourd’hui au Cameroun. Face à la baisse de la production et à la diffusion des informations fausses les réseaux où les choses vont rapidement, ce dernier a adapté la consommation de son produit aux canaux d’internet. Un site en ligne, la distribution via la plateforme e-kiosque, du journal numérique et bien d’autres dispositions. Des contraintes imposées par l’évolution, mais il faudra aussi désormais mettre une équipe au service pour optimiser les résultats. Un défi qu’il compte gérer.
Ensuite nous avons eu Olivier Madiba, le fondateur de Kiroo’o games, premier studio de jeux vidéo au Cameroun. Son partage d’expérience est enrichissant, car ce dernier a une histoire formidable qui tourne autour du défi. Il nous a montré comment grâce au Digital, les travaux de son entreprise ont pu se développer. Le positionnement à l’international, la commande du jeu, la relation avec la presse internationale. Olivier Madiba confie d’ailleurs que depuis la création du jeu Aurion, ils ont bénéficié de plus de 400 articles de presse dans le monde entier sans avoir à dépenser plus de 08 millions de FCFA dans leur budget communication. Il a aussi mentionné le mentorat qu’il apporte aujourd’hui aux jeunes porteurs de projets à travers sa plateforme Kiro’o rebuntu, car Kiroo’o games a dû créer sa propre méthode de levée de fonds.
Enfin, il y a eu moi, ATOME. Oui c’est assez familier de dire les choses ainsi. C’est le blogueur ! De nombreux bien clins d’œil m’ont gracieusement été envoyés bien avant mon intervention. Venant de Mr le DG de la CNPS et notre experte internationale Nour. Une starification de la personne Atome par le modérateur. Je me suis penché sur la place du blogging dans la transformation digitale des entreprises au Cameroun. Montrant les opportunités et les moyens de collaboration possibles, comparant des cas d’Europe, d’Afrique anglophone, d’Afrique ouest Francophone où le Blogging est l’allié de toutes les marques ; tout cela par rapport au Cameroun où les choses ont du mal à avancer. Comprendre son activité et son apport, évaluer le coût du service du blogueur, former les responsables d’entreprise, sensibiliser par des webinaires, des conférences des formations- Bénéficier d’un appui professionnel dans le recrutement – revoir la considération accordée au blogueur- professionnaliser le secteur et lui donner un boost au niveau de la communication et du marketing- connaitre les attentes des deux parties (Marque-blogueur), telles sont les solutions proposées. En gros, le blogging au Cameroun a besoin d’incubation.
Voilà ma petite revue sur cet événement riche en échange et en apprentissage. L’on peut retenir de toutes ces interventions une volonté commune de changer les choses et de développer une économie viable autour du numérique qui n’est pas un chantier de demain mais d’aujourd’hui. J’ai rencontré de nombreuses personnes avec lesquelles je suis désormais connecté, car on s’est serré des mains, on a partagé des idées en connectant nous cerveaux. On se connectera encore via nos conversations téléphoniques, nos échanges par mail, whatsapp ou messenger. On usera du verbe lors de nos prochaines rencontres, on renforcera les liens (le lien social) afin de bâtir une société et un Cameroun meilleur.
Je ne finirai pas sans remercier et féliciter toute l’équipe de l’agence Brand Voice pour ce grand projet qui apporte du matériel à l’édifice du chantier de l’émergence via le numérique. Merci à Madame Maguy Mveng pour cette initiative. Désormais, nous sommes connectés. Le hashtag c’est #DoualaConnect2018, rendez-vous en 2019.
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